mercredi 16 mai 2012

Qu'est-ce que la liturgie ?


Qu’est-ce que la liturgie ?

I.                  Où se situe la liturgie dans la foi chrétienne ?
Quelques repères.

I. QU’EST-CE QUE LA LITURGIE ? (pour approfondir, lire le catéchisme de l’Eglise catholique (la 2° partie))

Étymologie du mot liturgie
a.       laos, qui a donné en français le mot laïc. Laos signifie Peuple, tribu, nation, tous ceux qui ont un même langage ; il signifie aussi les populations rassemblées ensemble n'importe où. Derrière ce terme de laos, il y a les idées de rassemblement, d’unité, d’assemblée, de plusieurs qui sont unis par une même communion.
b.      Ergon vient du mot grec 'ergo' (travailler) ; il signifie affaire, emploi, ce à quoi chacun est employé, ce que chacun entreprend de faire, entreprise, tout produit réalisé, ce qui est fait à la main, art, œuvre de  l'esprit, acte, ce qui est fait, action. Ce terme renvoi à une action où chacun est engagé, une action qui prend chacun dans la totalité de son être. Le travail de l’enfantement où une mère donne tout d’elle-même pour que son enfant accède à la vie. Derrière ce terme ergon, il y a aussi quelque chose du côté de « l’art », de l’œuvre en tant que chef d’œuvre, quelque chose qui renvoie de fait à la beauté, à l’émerveillement, au dépassement de la nature vers un au-delà, vers une nouvelle dimension de l’être. Derrière ce terme de travail, il y a quelque chose de l’ordre de la transformation, du changement, de la conversion.

Ainsi, de même que la métallurgie est le travail qui est accompli sur le métal, de même, la liturgie est le travail qui est fait sur le Peuple. Pour davantage d’éléments sur la signification de ce mot, je renvoie au CEC aux N° 1069 – 1070.[1]. On peut dire en quelques mots que la liturgie est l’ouvrage, le travail de Dieu sur son Peuple, ou encore que la liturgie est ce qui façonne le Peuple de Dieu, comme Peuple qui appartient à Dieu. La liturgie est ce qui construit, est ce qui fait l’Eglise. La liturgie est cette action qui fait passer notre humanité de ce monde au Royaume de Dieu. C’est d’abord l’œuvre de Dieu, l’œuvre du Père, du Fils, de l’Esprit Saint. L’œuvre accomplie dans le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus. C’est la raison pour laquelle nous commençons toute action liturgique par le signe de la croix au nom de la Trinité. Nous agissons au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Nous nous inscrivons dans cette action, dans l’œuvre trinitaire manifestée dans la mort de Jésus en croix : « nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire », chantons-nous au cœur de la prière eucharistique.

L’action liturgique se situe du côté du rassemblement, elle vise à l’unité, elle vise à donner la vie, la vie éternelle, c’est le chef d’œuvre de Dieu, qui passe par une conversion, une transformation, un changement de ceux qui sont touchés par cette œuvre, cette action. La liturgie nous déplace, nous transforme, nous façonne, et nous fait entrer progressivement dans le mystère du Christ. Il y a quelques temps, j’étais dans un monastère de bénédictines à Maumont. J’ai été impressionné par leur liturgie, par les gestes, le ton de la voix, la communion qui animait chacune des sœurs, au moins dans la mise en œuvre de la liturgie. Ce qui se passe dans les cœurs, je l’ignore, mais, cette communauté est façonnée, transformée par la liturgie. Il y a une communion qui s’exprime là, qui est extraordinaire. La liturgie rabote les volontés propres, et j’imagine, que dans cette communauté de religieuses comme partout, chacun a sa petite idée sur la liturgie, sur ce qu’il faudrait faire, sur ce qui est le mieux pour les autres et pour tous. La liturgie est cette œuvre qui invite chacun à trouver sa juste place en ce monde, vis-à-vis des autres. Elle nous rappelle l’égale dignité des enfants de Dieu. La liturgie ne nous dit pas, « il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas » ; elle nous dit : « tous sont dignes de Dieu, dans le Christ », tous sont sauvés gratuitement par Dieu dans le Christ. Elle actualise la parole de St Paul : Ga 3, 26-28 : vous êtes tous fils de Dieu, par la foi, dans Christ Jésus.  27 Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ:  28 il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus.

La liturgie, par nature, exclue l’individualisme et le Bla-bla. Partout où il y a trop d’individualisme ou d’individualité et trop de parole, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas ! Ce n’est pas de la liturgie, c’est encore moins la liturgie de l’Eglise ! La liturgie est de l’ordre de l’action ! ergon et de l’action collective. « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Il s’agit bien de l’ordre du faire. Les orientaux parlent de synergie. Une action ensemble. Si vous regardez la plupart des grandes prières de la liturgie, elles s’expriment à la première personne du pluriel : « Nous te rendons grâce, nous te le demandons, élevons notre cœur, nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons, nous te glorifions »

1. La liturgie, c’est d’abord l’action de Dieu en faveur de son Peuple. On parle aussi d’office divin, de l’opus Dei. L’œuvre de Dieu. Ce n’est pas d’abord nous qui faisons des choses pour Dieu. La liturgie, c’est d’abord Dieu qui nous sauve ! Dieu qui nous parle, Dieu qui vient à notre rencontre. « Ce n’est pas nous qui avons aimé dieu, C’est lui qui nous a aimé le premier » écrit St Jean dans sa première lettre. Et le premier rôle des acteurs de la liturgie, c’est de permettre à tout le peuple de reconnaître cette présence et cette action première du Seigneur, de se reconnaître sauvé ! de permettre à tout le peuple de rencontrer Dieu qui nous sauve ! D’accueillir le salut de Dieu donné dans le Christ. Il convient pour tous les acteurs de vivre une certaine chasteté, une certaine humilité… Ce n’est pas à nous que nous renvoyons, mais à Dieu qui est là et qui veut agir par nous, en nous. D’où l’importance de ce que l’on appelle l’art de célébrer. L’art d’être pleinement présent tout en s’effacant devant le mystère de cette présence active de Dieu. Ces considérations sont importantes pour un lecteur, mais aussi pour un prêtre ou pour quelqu’un qui fait chanter. Ce n’est pas mon œuvre et pourtant je dois pleinement l’habiter avec ce que je suis.

La liturgie constitue le Peuple de Dieu. C’est d’abord le projet de Dieu de rassembler les enfants de Dieu dispersés. Dans l’Ancien Testament, on a souvent cette phrase qui revient : « vous serez mon Peuple et moi, je serai votre Dieu ». C’est son œuvre. Le baptême, l’eucharistie, c’est d’abord l’œuvre de Dieu, qui veut construire son Eglise, la constituer en son peuple, en Corps du Christ, en communauté de sauvés ! Dieu qui veut faire de l’humanité son épouse à laquelle il veut s’unir. « Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau ». La liturgie nous fait participer aux noces de Dieu avec l’humanité. Dans la liturgie, il est donc question de don mutuel, d’amour, de rencontre, de paroles échangées. Le salut auquel nous sommes appelés n’est pas un salut sans les autres. Le salut nous transforme personnellement, mais nous unit les uns aux autres ! Il y a bien une dimension personnelle dans la liturgie, mais aussi une dimension communautaire, ecclésiale.

2. La liturgie, c’est aussi et c’est tout aussi important, l’œuvre du Peuple de Dieu, comme une réponse au projet de Dieu, à l’initiative de Dieu. Dieu ne nous sauve pas sans nous. Dieu ne s’unit pas à nous sans nous.
Dieu se constitue son Peuple ; c’est le premier mouvement de la liturgie. Mouvement descendant. Le deuxième mouvement de la liturgie est ascendant. Nous faisons mémoire de l’œuvre de Dieu, nous rendons grâce, nous louons, nous adorons, nous intercédons, nous nous offrons avec le Christ, par lui, dans l’Esprit Saint au Père.

3. Le liturge : c’est le Christ. L’acteur principal de la liturgie, c’est le Christ.
C’est Jésus Christ, le Sauveur, c’est lui le grand prêtre par excellence, c’est lui qui sauve l’humanité du péché et de la mort, par sa croix et sa résurrection ; ce que l’Eglise appelle le mystère pascal. Il y a dans l’histoire de l’humanité deux événements uniques : Le premier est l’incarnation. Dieu vient chez les hommes. Le Verbe s’est fait chair. Et la résurrection : L’homme entre en Dieu. Un double événement qui s’accomplit en un double mouvement. Un mouvement descendant et un mouvement ascendant, advenu une fois pour toute dans l’histoire. L’action liturgique actualise ce mouvement, ou nous fait participer à ce mouvement. Dieu vient à notre rencontre pour nous transformer et nous conduire vers lui, dans son Fils. Vous repérez que toutes les grandes prières sont adressées au Père, Par Jésus-Christ, ton Fils notre Seigneur, qui règne avec Toi et le Saint Esprit Maintenant et pour les siècles des siècles. Et le retour à Dieu se fait aussi dans le Christ, par lui, avec lui, en lui, comme on le dit dans la doxologie de chaque prière eucharistique.

Cette action, c’est donc une action qu’il fait en nous et que nous faisons en lui (comme membre de son Corps). C’est une œuvre, un chef d’œuvre, un travail d’enfantement, une synergie. On le dit bien au début de toute célébration. « Au nom du Père, et du Fils et du saint Esprit ». Dans la liturgie, nous n’agissons pas en notre nom individuel, mais comme appartenant à la Trinité, et cette appartenance mutuelle nous vient par la grâce du baptême.

Qui agit donc dans la liturgie ?
Le Père, le Fils, le Saint Esprit, L’Eglise visible et invisible, les saints, les anges, nous-mêmes, moi, les fleuristes, l’organiste, les prêtres, l’évêque, le diacre, etc… ! La liturgie est une action très riche et mystérieuse. Elle touche à la rencontre de Dieu et de l’homme, de l’homme et de Dieu, de la Trinité, des hommes entre eux !

4. La liturgie est profondément « dialoguale » dans sa structure générale et dans ses différentes parties ; elle se vit comme un dialogue entre Dieu et l’humanité.
C’est la rencontre de l’épouse et de l’époux, de Dieu avec l’humanité, du Christ avec l’Eglise. Dieu parle, le Peuple répond. Dieu agit, le peuple rend grâce, loue, intercède, s’offre…
C’est le sens du dialogue régulier du prêtre avec l’assemblée. Le Seigneur soit avec vous, et avec votre esprit. Le prêtre tient la place du Christ époux face à l’Eglise épouse. La liturgie est un dialogue nuptial.
Le psaume qui répond à la première lecture. Dieu parle à l’humanité dans la première lecture et le Peuple répond avec les mots de Dieu, les psaumes.
De même, la prière universelle est la réponse à la Parole entendue, reçue et méditée.
La communion est la réponse à l’invitation de Jésus à sa parole à ses gestes : « Prenez, mangez en tous. »
Etc.

5. La liturgie est sacramentelle, de l’ordre du signe.
L’action liturgique utilise le langage des hommes. Quand Dieu nous parle, c’est pour que nous comprenions, il nous parle avec notre langage… et en même temps avec son langage qui nous déroute : le langage de la croix ! Sagesse de Dieu et Folie pour l’homme.
La liturgie utilise beaucoup de formes de langages. La parole, les déplacements (les processions, procession des dons, procession de communion, procession d’entrée, de sortie), les attitudes, les symboles, la lumière, les signes, les objets, des vêtements, des bâtiments, des lieux divers, la musique, le chant, le feu, l’eau, des gestes, les fleurs, des ministres, etc… Tout cela a du sens. Tous ces signes visent pour nous à accueillir la présence de Dieu qui se donne et à exprimer notre foi, notre réponse à ce don premier de Dieu.

Depuis le matin de Pâques, dans le Christ ressuscité, le salut est acquis pour toute l’humanité. En lui, l’humanité qui nous est commune est dans la communion du Père et de l’Esprit Saint. Mais, ce qui est dans la personne du Christ doit désormais rejoindre toute l’humanité à laquelle il s’est uni par l’incarnation. Le Christ a voulu que ce salut, cette vie qu’il possède en plénitude soit transmise à toutes les générations. C’est pourquoi avant de mourir Jésus a institué ces signes, ces gestes, ces paroles, donné pouvoir à ces apôtres et à leurs successeurs de les réaliser pour qu’ils actualisent son salut, son mystère pascal. C’est la vocation même de l’Eglise d’être ce signe, ce sacrement du salut pour toute l’humanité. Et parmi les gestes du Christ, l’Eglise en a reconnu 7 qu’elle nomme les sacrements : signes visibles accompagnés d’une parole qui font accéder à cette réalité invisible qui est le Christ ressuscité, glorieux, lui-même.

L’Eglise a classé ces sacrements en trois catégories.
Les sacrements de l’initiation
Les sacrements de la guérison
Les sacrements de la communion.

Les sacrements de l’initiation
Ce sont les sacrements qui font le chrétien.
Le baptême (l’eau) : je te baptise au nom du Père et du Fils et du saint Esprit. Plongée dans la Trinité, par l’union au mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Le baptême nous greffe au Christ, nous sommes devenus fils de Dieu dans le fils, membre de son corps qui est l’Eglise.
La confirmation (l’huile), par le don de l’Esprit Saint, nous rend apôtre adulte dans la foi, capable de témoigner du Christ. Elle actualise pour chaque baptisé, dans sa vie, ce qui s’est passé pour les apôtres au jour de la Pentecôte. Ils avaient peur, ils étaient enfermés. Habités par l’Esprit Saint ils ont annoncé les merveilles du salut de Dieu.
L’eucharistie (le pain et le vin) « achève » l’initiation chrétienne. Ce sont les premiers mots du CEC sur l’eucharistie. Tout à la fois, sacrifice et sacrement, elle constitue pour le fidèle, la nourriture de sa vie de foi, de son espérance et de sa charité, elle vise à faire croitre le Peuple de Dieu. A la différence du baptême et de la confirmation que l’on ne reçoit qu’une seule fois, l’eucharistie est le pain pour la route, elle est la nourriture qui parachève le chrétien, qui lui permet jour après jour de s’unir au Christ et au Christ de s’unir à la vie de ses membres.

Les sacrements de la guérison
Le sacrement de pénitence et de réconciliation
Le sacrement des malades

Les sacrements de la communion.
Le sacrement du mariage
Le sacrement de l’ordre

Les sacrements n’épuisent pas toute la liturgie, car aux côtés des sacrements, Il y a l’année liturgique, la liturgie des heures, la place et le sens du dimanche, les sacramentaux, les bénédictions. Tous ces éléments constitutifs de la liturgie constituent comme un organisme vivant qui vise à sanctifier toute la vie de l’homme, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, selon un rythme à la fois quotidien, hebdomadaire, annuel et autour des grandes étapes de la vie.

Par l’usage des biens de la création, par l’intégration du temps, c’est tout le cosmos, tout l’univers créé qui est appelé à s’associer à la louange divine, à retourner à Dieu, transfigurée par le Christ, 1° né de toute créature, comme le dit St Paul aux Ephésiens.

On voit dès les actes des Apôtres qu’il nous est dit que les premiers chrétiens « étaient fidèles à la fraction du pain, à l’enseignement des apôtres et aux prières » Ac 2, 42. L’eucharistie a une place première. On l’appelle à ce moment-là la fraction du pain, ou le repas du Seigneur. On voit aussi dès les premières générations, la place primordiale du dimanche. Kyrie emera, le jour du Seigneur, le lendemain du Sabbat, où l’on fait mémoire de la résurrection du Seigneur. « Ne désertez pas votre propre assemblée, comme quelques-uns ont coutume de le faire, mais encouragez-vous mutuellement, et d'autant plus que vous voyez approcher le Jour. » He 10, 25.

Les chrétiens non pratiquants, ça ne date pas d’aujourd’hui !

Tout à l’heure j’ai parlé des deux grands évenements de l’histoire. C’est autour de ces deux évneements que se développe l’année lirturgique.

Comment la liturgie s’est-elle développée au long de l’histoire ?
La liturgie n’est pas née de rien. Fondamentalement elle a sa source dans le mystère de l’incarnation et dans le mystère de la résurrection du Christ. Mais, le Christ s’est lui-même incarné dans le Peuple de Dieu, et les gestes du Christ et la liturgie apostolique sont parties de cette tradition première d’Israël qui s’était elle-même développée au long de son histoire, au contact d’autres rites et d’autres civilisations. L’exemple le plus fort et le plus clair est celui de la fête de Pâques et de la fête de la Pentecôte.
Pour ne prendre qu’un exemple, l’eucharistie. Il est sûre qu’il y a une distance entre les récits des évangiles et st Paul et l’eucharistie aujourd’hui.
A la source des gestes du Christ et de ses paroles, il y a toute une histoire. Jésus se situe dans le cadre d’un repas rituel juif, dans lequel existait le geste de la coupe partagée et du pain rompu entre tous les convives. Dans les paroles sur le pain et le vin, il reprend des paroles de Moïse, dans l’exode, d’Isaïe, etc… Parmi les nouveautés, il y a l’association de ses gestes et de ses paroles avec sa mort sur la croix. « Ceci est mon Corps livré pour vous », « mon sang versé pour vous »
Les prières eucharistiques sont nées à partir des bénédictions juives qui existaient et qui étaient connues et pratiquées dans le Peuple Juif. Et quand on lit : « il rendit grâce », ou il le « bénit », on n’a pas le texte de l’action de grâce ni le texte de la bénédiction dite par Jésus, mais certainement que Jésus a puisé dans le trésor de la prière juive, dans les bénédictions que tout juif pieux récitait.
La liturgie de la parole qui est commune à tous les sacrements existait dans l’office synagogale.
Il faut attendre le IV° siècle pour que l’eucharistie soit définitivement séparée du repas. Nos églises sont le prolongement à la fois des synagogues et des basiliques romaines, qui n’étaient pas des lieux de culte, mais des lieux de rassemblement et d’affaires. C’est entre le IV° et le VI° siècle qu’apparaissent ce que l’on appelle les grandes familles liturgiques, avec leurs différences rituelles, autour de grandes cités où résidaient les évêques. Jérusalem, Alexandrie, Rome, Constantinople, Antioche, etc… Et qui sont à l’origine de la diversité des rites et des familles liturgiques actuelles. Les historiens de la liturgie parlent d’une période d’improvisation jusqu’au IV° siècle, puis d’une période de création et de fixation entre le IV° et le VIII° siècle. C’est dans cette période qu’apparaissent les premiers livres dans la liturgie. Jusqu’au IV° siècle, le seul livre utilisé pour la liturgie est la bible, mais en raison notamment des hérésies, on a voulu mettre par écrit les paroles, et éliminer tout ce qui n’était pas orthodoxe. Entre le IV° et le VIII° siècle, tout ce que nous avons aujourd’hui comme trésor de gestes, de prières, de rites, de calendrier est fixé. Les différents conciles, le concile de Trente au XVI° siècle et le concile Vatican II, vont toucher à la liturgie pour ramener la liturgie à la Tradition des origines. Car au fur et à mesure des années, on surajoute des choses à la liturgie… Et il faut à un moment où à un autre revenir à l’essentiel dont j’ai essaye de vous dire que c’était la célébration de la mort et de la résurrection du Christ et faire en sorte que les rites rendent davantage visible et audible cette richesse première et unique et la rende accessible à tous.

CONCLUSION.
La beauté en liturgie (cf. Benoit XVI dans YouCat)

Le temps

En faisant le signe de la Croix, je prie avec mon Corps. Je fais mémoire de mon baptême, je me situe comme fils/fille de Dieu. Je me situe sous la Trinité ; c’est ce que signifie « Au nom de » , j’agis, je me situe en dépendance du mystère trinitaire. Et par le geste de la croix tracé sur mon corps, je me rappelle que c’est toute ma vie qui a été sanctifiée par la croix du Christ et que je suis fait pour vivre comme le Christ ressuscité, pour vivre en ressuscité.

Quand à l’office, nous nous inclinons pour chanter la doxologie, Gloire au Père... Mon corps m’aide à orienter mon âme vers Dieu, et à exprimer ce que mon cœur veut dire à Dieu.





[1] CEC (catéchisme de l’Eglise catholique) Que signifie le mot liturgie?
1069  Le mot "Liturgie" signifie originellement "OEUVRE publique", "service de la part de/et en faveur du peuple". Dans la tradition chrétienne il veut signifier que le Peuple de Dieu prend part à "l'OEUVRE de Dieu" (cf. Jn 17,4). Par la Liturgie le Christ, notre Rédempteur et Grand-Prêtre, continue dans son Eglise, avec elle et par elle, l'OEUVRE de notre rédemption:
1070  Le mot "Liturgie" dans le Nouveau Testament est employé pour désigner non seulement la célébration du culte divin (cf. Ac 13,2 Lc 1,23), mais aussi l'annonce de l'Evangile (cf. Rm 15,16 Ph 2,14-17 et Ph 2,30) et la charité en acte (cf. Rm 15,27 2Co 9,12 Ph 2,25). Dans toutes ces situations, il s'agit du service de Dieu et des hommes. Dans la célébration liturgique, l'Eglise est servante, à l'image de son Seigneur, l'unique "Liturge" (cf. He 8,2 et 2,6), participant à son sacerdoce (culte) prophétique (annonce) et royale (service de charité):
C'est donc à juste titre que la liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres. Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'OEUVRE du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise, est l'ACTION sacrée par excellence dont nulle autre ACTION de l'Eglise ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré (SC 7).

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On y trouve quelques causeries faites ici ou là ainsi que des textes, des références...
Il est tout à fait irrégulier dans ses contributions.
On peut chercher et trouver d'excellentes contribution sur le portail du Service National de Pastorale Liturgique et Sacramentelle : http://www.liturgiecatholique.fr/ ou bien sur les liens de ce blog ; liens variés...

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