samedi 18 juillet 2009

Qui peut faire le signe de croix sur ceux qui s'approchent dans la procession de communion ?

Etant lecteur laic et amené à donner la communion lors des offices, j'aimerais savoir si je suis autorisé à faire le signe de croix sur le front des enfants qui n'ont pas encore fait leur 1ere communion. Je vous remercie. F.

Tout d'abord, il est nécessaire de demander l'autorisation à votre curé ou au prêtre qui préside l'eucharistie. C'est lui qui est a reçu la mission de présider la liturgie et particulièrement l'eucharistie pour le Peuple de Dieu. C'est lui qui vous délègue comme "ministre extraordinaire" pour que vous puissiez donner la communion.

Quant à la possibilité pour un laïc de faire le signe de croix sur des enfants, c'est tout à fait possible et envisageable. C'est même prévu de multiples fois dans le livre des bénédictions, dont je vous donne quelques extraits des préliminaires au N° 18.

"Le ministère de bénédiction est lié à l'exercice particulier du sacerdoce du Christ et selon la place et l'office propres à chacun dans le peuple de Dieu. Il s'exerce de la manière suivante:

1) Il revient à l'évêque de présider par-dessus tout aux célébrations qui concernent toute la communauté diocésaine et qui sont accomplies avec une solennité particulière et un grand concours du peuple. Sur ce point, il peut se réserver certaines célébrations, surtout celles qui sont accomplies sous une forme solennelle 27.

2) Il revient aux prêtres, selon que le requiert la nature de leur service à l'égard du peuple de Dieu, de présider aux bénédictions, surtout à celles qui regardent la communauté dont ils sont chargés. Ils peuvent donc célébrer toutes les bénédictions de ce livre, si l'évêque n'est pas là pour les présider.

3) Il revient aux diacres, puisqu'ils apportent leur aide à l'évêque et à son presbyterium comme ministres de la parole, de l'autel et de la charité, de présider certaines célébrations, comme il est indiqué en son lieu.
Mais chaque fois qu'un prêtre est présent, il est préférable qu'il exerce la charge de la présidence, le diacre l'aidant dans son ministère liturgique en exerçant sa fonction propre.

4) Les acolytes et les lecteurs, qui ont un service particulier dans l'Eglise du fait de l'institution qu'ils ont reçue, ont le pouvoir de donner certaines bénédictions de préférence aux autres laïcs, au jugement de l'Ordinaire du lieu.

Les autres laïcs, hommes ou femmes, en vertu du sacerdoce commun dont ils ont reçu la charge à leur baptême et leur confirmation, peuvent célébrer certaines bénédictions, avec les rites et les formules prévues pour eux, comme cela est indiqué dans chaque formulaire. Ils le font soit en vertu de leur charge propre (comme les parents pour leurs enfants), soit qu'ils exercent un ministère extraordinaire, soit qu'ils accomplissent certaines fonctions particulières, comme des religieux ou des catéchistes dans de nombreuses régions, si, au jugement de l'Ordinaire du lieu 28, leur formation pastorale requise est reconnue ainsi que leur prudence dans l'exercice de leur propre service.

Mais s'il y a un prêtre ou un diacre présent, c'est à lui que doit être laissée la charge de présider."


Autrement dit, il peut être opportun que les enfants et les adultes qui ne communient pas s'avancent vers le prêtre qui préside.

Enfin, il est bon de noter que ce rite de bénédiction des personnes qui ne communient pas n'est pas prévu dans les livres liturgiques actuels. Il tend à se généraliser dans beaucoup de paroisses. Ce rite a certainement été introduit du fait qu'un certain nombre de personnes adultes ou enfants, ne peuvent pas s'approcher de la communion. Le fait qu'ils s'avancent manifeste au regard de tous leur "communion de désir".

La bénédiction des personnes, est dans l'eucharistie, la bénédiction finale qui s'adresse à tous.

« La tradition liturgique » d’Hippolyte de Rome à Paul VI

« La tradition liturgique » d’Hippolyte de Rome à Paul VI
Limoges et Guéret, les 9 et 10 novembre 2007
pierre.deprecq(at)free.fr

C’est une œuvre un peu impossible qui m’est demandée de vous résumer 18 ou 20 siècles d’histoire de la liturgie en 50 minutes. Mon propos sera donc parfois un peu caricatural, il aurait mérité de multiples nuances, je préfère prévenir, mon auditoire. On m’a demandé d’intervenir plutôt sous la forme d’une catéchèse que d’un cours de liturgie... Ceux qui souhaiteraient approfondir ou revenir sur tel ou tel sujet pourront avoir mon texte qui contient un certain nombre de notes de bas de pages et de références bibliographiques.

Ouverture : Le liturgiste et le terroriste.
Vous connaissez peut-être la boutade sous forme de question : « quelle est la différence entre un liturgiste et un terroriste ? Avec le terroriste on peut négocier ». Boutade qui dit bien des choses vraies sur les questions liturgiques. Dans bien des endroits, les questions liturgiques donnent lieux à des discussions passionnés qui ressemblent souvent à un dialogue de sourds, chacun campant sur ses positions. Pourquoi cela ? Pourquoi est-il si difficile de dialoguer, d’échanger sereinement sur des questions liturgiques ? Pourquoi soulèvent-elles de telles passions qui font que la parole n’arrive pas à circuler, à s’échanger ?
Les questions liturgiques renvoient à des choses très profondes dans l’homme, au sens même de la vie, de l’Eglise, du salut, de Dieu ; elles renvoient aussi à une histoire et à une expérience personnelle qui touchent à l’intime : une expérience « sacrée ». Cette passion autour de la liturgie, où la parole est difficile, est le signe que la liturgie façonne, structure l’existence du croyant ; elle véhicule de multiples représentations sociales, religieuses, politiques, théologiques. Mettre la liturgie en débat, c’est en quelque sorte, toucher à la racine d’une civilisation et d’une culture. Toucher à la liturgie, c’est toucher au sens même de la vie et de l’identité chrétienne.
Cette boutade dit autrement un adage bien connu de la tradition liturgique formulée en latin de la manière suivante : « lex orandi, lex credendi »[1], et qui pourrait se traduire : « la loi de la prière, c’est la loi de la foi » ; toucher à la liturgie, c’est toucher à la foi, ou encore, dis-moi comment tu pries et je te dirai en qui tu crois. Il y a identité entre la prière de l’Eglise et sa foi, j’illustre mon propos de façon très simple : la première affirmation du credo n’est-elle pas : « Je crois en Dieu le Père », et comment l’Eglise nous fait-elle prier ? « Notre Père qui est aux cieux… », ou bien encore, au cœur de chaque eucharistie : « Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t’offrir notre action de Grâce à Toi, Dieu le Père tout puissant... par Jésus-Christ… »
La liturgie est donc intimement liée à la foi ; parler de liturgie, c’est parler de foi, célébrer la liturgie, c’est exercer la vertu de foi, c’est nourrir sa foi, c’est faire grandir l’Eglise. Dans une société où la subjectivité est exacerbée et où parfois, le seul critère de vérité est l’expérience personnelle, « c’est mon expérience, c’est mon choix… », il y a un véritable danger à confondre notre expérience de la liturgie avec la grande tradition liturgique de l’Eglise, qui est bien plus que la somme de toutes les expériences individuelles. Voilà pourquoi il vaut mieux pour certains être terroriste que liturgiste, car le dialogue est plus facile.

I. Quand nous parlons de LITURGIE, de quoi est-il question ?
L’étymologie du mot « liturgie ».
Le mot « liturgie » est constitué de deux mots grecs.
a. laos, qui a donné en français le mot laïc. Laos signifie Peuple, tribu, nation, tous ceux qui ont un même langage ; il signifie aussi les populations rassemblées ensemble n'importe où
b. Ergon vient du mot 'ergo' (travailler) ; il signifie affaire, emploi, ce à quoi chacun est employé, ce que chacun entreprend de faire, entreprise, tout produit réalisé, ce qui est fait à la main, art, œuvre de l'esprit, acte, ce qui est fait, action.
Ainsi, de même que la métallurgie est le travail qui est accompli sur le métal, de même, la liturgie est le travail qui est fait sur le Peuple. Pour davantage d’éléments sur la signification de ce mot, je renvoie au CEC aux N° 1069 – 1070.[2]. On peut dire en quelques mots que la liturgie est l’ouvrage de Dieu sur son Peuple, ou encore que la liturgie est ce qui façonne le Peuple de Dieu.

APPROCHE de la liturgie par trois mots : MYSTERE – ACTION – VIE
S’il m’était demandé de définir la liturgie en trois mots, j’utiliserai les trois mots suivants :
MYSTERE – ACTION – VIE

La liturgie est « ACTION » (ergon)
Pourquoi « ACTION » ? Que demande Jésus à ses disciples le soir de la sainte Cène, la veille de mourir ? « Vous FEREZ cela en mémoire de moi ». Il leur demande d’accomplir une action, de FAIRE quelque chose…

Ce mot d’action est très riche car il évoque de multiples aspects de la liturgie : Qui dit action, dit « acteurs » au pluriel : qui agit dans la liturgie ? Qui sont les acteurs de la liturgie ?
Par exemple, au cœur de la prière eucharistique n° 3, le prêtre dit les paroles suivantes, tout en accomplissant des gestes précis sur des objets précis, le pain et le vin, en un lieu précis, à l’autel : C´est pourquoi nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons : Sanctifie-les par ton Esprit pour qu´elles deviennent (Il joint les mains), le corps et le sang de ton Fils, (Il fait un signe de croix sur le pain et le calice), Jésus Christ, notre Seigneur, qui nous a dit (Il joint les mains), de célébrer ce mystère.
Qui sont les acteurs ?
C’est le prêtre ou l’évêque qui prononce la prière, mais il ne dit pas « je ne supplie de consacrer les offrandes que j’ai apporté ». Il dit « nous », il ne parle pas et n’agit pas en son nom propre. Il agit en tant que ministre du Christ et de l’Eglise, il parle au nom de l’assemblée des fidèles du Christ. Voici donc deux acteurs différenciés : l’assemblée et l’évêque ou le prêtre, agissant tous les deux au nom du Christ.
Est-ce le prêtre qui sanctifie les offrandes ? Réécoutons la prière : Nous te supplions de consacrer toi-même, les offrandes que nous apportons. Sanctifie-les par ton Esprit… Qui sanctifie les offrandes ? Dieu le Père, par son Esprit Saint, à la demande du prêtre agissant au nom du Christ et de l’Eglise.

Un autre exemple, le missel romain prévoit que le lecteur à l’issu de la lecture puisse dire : Parole du Seigneur, et que l’assemblée puisse répondre : « Nous rendons gloire à Dieu ».
C’est bien le lecteur qui parle, qui lit, mais cette parole n’est pas sa parole, elle est la Parole du Seigneur.
SC 7 : Pour l'accomplissement d'une si grande OEUVRE, le Christ est toujours là auprès de son Eglise, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le sacrifice de la messe(20), et dans la personne du ministre, "le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s'offrit alors lui-même sur la croix" et, au plus haut point, sous les espèces eucharistiques. Il est présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu'un baptise, c'est le Christ lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa parole, car c'est lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Eglise les Saintes Ecritures.

Quand nous parlons d’action liturgique et des acteurs de la liturgie, nous voyons qu’il s’agit d’une action complexe, avec une multitude d’acteurs, où chacun accomplit son action de façon différenciée ; les orientaux parlent de synergie, d’action commune, d’action ensemble. Le concile Vatican II dans son premier document consacré à la liturgie, parle d’action[3], mais aussi et surtout d’œuvre[4], d’œuvre du salut, d’œuvre de la rédemption, d’une si grande œuvre, d’une œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l’Eglise. Ce « faire liturgique » dans lequel nous avons tous notre part, n’est rien d’autre que l’œuvre de la Rédemption qui s’accomplit, l’actualisation du salut opéré par le Christ. Nous sommes là au cœur de la liturgie. Cette action peut s’étudier ou s’aborder sous de multiples aspects ; il s’agit d’une action en un temps (l’année liturgique), en des lieux différents (l’espace liturgique), avec des gestes, des rites (les sacrements et les sacramentaux), des objets, des paroles, des prières ayant une structure et un vocabulaire particuliers, une forme de langage (musique et chant liturgique) et une culture et des représentations sous-jacentes (l’art sacré), une histoire des formes de cette action (l’histoire de la liturgie), cette action répond à des lois, à des normes, (la ritualité humaine), mais aussi aux normes liturgiques (le droit liturgique) : il y a bien une dimension juridique de la liturgie. Cette action et tous ses éléments qui la constituent ont non seulement une histoire, mais une origine ou biblique[5] ou bien simplement humaine. Enfin cette action liturgique, depuis le V° siècle s’accomplit à partir de livres liturgiques, dont la forme et le nombre ont varié selon les âges et les époques. Quand nous disons que la liturgie est ACTION, c’est une affirmation qui est lourde de sens, et qui ouvre à des champs immenses d’intelligence et de foi.

La liturgie est « MYSTERE »
J’en viens à mon deuxième mot : MYSTERE, qu’il ne faut pas comprendre dans le sens de l’émission de télévision « mystère » qui avait fait vibrer la France il y a quelques années, en montrant tout ce qui pouvait exister d’insolite, de paranormal, d’inexplicable, d’irrationnel, dans le monde, où l’on vous passez sans transition, un sujet sur les ovnis, puis les stigmates de Padre Pio, puis une maison hantée, puis je ne sais plus quel autre phénomène « surnaturel »
Le mot MYSTERE est un mot « technique », « théologique », qui est employé par Jésus lui-même[6] ou par St Paul[7], et que l’on retrouve dans le vocabulaire liturgique. Par exemple, dans la prière eucharistique, « le Christ qui nous a dit de célébrer ce mystère ». Le mystère, c’est l’avènement du royaume, conformément au projet de Dieu, le mystère, c’est l’engagement et la présence de Dieu en actes dans l’histoire des hommes, le Mystère, c’est Dieu lui-même en tant qu’il s’est révélé, manifesté, donné, livré pour entrer en alliance avec l’humanité. Le mystère renvoie donc à toute l’histoire du salut. La liturgie est cette action qui nous met en relation avec ce mystère, avec cette histoire sainte, qui continue aujourd’hui à s’accomplir à travers gestes, paroles, actions, rites, prières, etc… On ne peut accéder à ce mystère que par les yeux de la foi. Quelqu’un qui n’est pas initié et qui participe à un baptême n’y verra que du feu, ou plutôt, ne verra que quelques gouttes d’eau sur la tête d’un enfant, avec des paroles mystérieuses ; il n’y comprendra rien, il restera extérieur à l’action liturgique ; il ne sera pas introduit dans le mystère qui est en train de s’accomplir sous ses yeux, à savoir une personne qui devient Fils de Dieu, membre du Corps du Christ, créature nouvelle, etc… L’action liturgique nous fait accéder au mystère de Dieu, au mystère qu’est Dieu, elle nous transforme en Dieu. Il nous est bon de voir que toutes les actions liturgiques commencent et se terminent par les mêmes paroles et les mêmes gestes accomplies sur notre corps : le signe de la Croix, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen. Ce n’est pas rien ! Toute liturgie est une œuvre de la Trinité, qui nous introduit dans le mystère trinitaire, par la communion au mystère de la mort et de la résurrection du Christ. Le concile Vatican II parle de multiples fois du « mystère pascal »[8] célébré dans la liturgie. Amen, signifie « je crois »[9]. On accède à cette action par la foi. Le terme “Mystère” occupe une place sans précédent dans les écrits du concile Vatican II (utilisé 138 fois, 29 fois dans la Constitution Sacrosanctum Concilium) : et (284 fois) dans le catéchisme de l’Eglise catholique. En reprenant cette expression, surtout l’expression “mystère pascal” (utilisée 17 fois dans le concile, les Pères accueillaient une expression désormais d’usage commun, en théologie et en théologie liturgique. Ils utilisaient une expression issue de la tradition patristique et liturgique signifiant que la liturgie, dans le mystère, rend présent à chaque croyant, de tout temps, la pleine réalité de l’opus salutis : l’OEUVRE du salut.
CEC 774 Le mot grec "mysterion" a été traduit en latin au III° siècle par deux termes: "mysterium" et "sacramentum". Dans l'interprétation ultérieure, le terme "sacramentum" exprime davantage le signe visible de la réalité cachée du salut, indiquée par le terme "mysterium". En ce sens, le Christ est Lui-même le Mystère du salut: “Il n’y a pas d’autre mystère que le Christ”. (S. Augustin, ep. 187,11,34). L'OEUVRE salvifique de son humanité sainte et sanctifiante est le sacrement du salut qui se manifeste et agit dans les sacrements de l'Eglise (que les Eglises d'Orient appellent aussi "les saints Mystères"). Les sept sacrements sont les signes et les instruments par lesquels l'Esprit Saint répand la grâce du Christ, qui est la Tête, dans l'Eglise qui est son Corps. L'Eglise contient donc et communique la grâce invisible qu'elle signifie.

La liturgie est « VIE ».
La liturgie est « action, mystère », et la liturgie est « vie ». Troisième mot clef pour entrer dans l’intelligence de la liturgie et dans sa Tradition, avec un grand T.
Dans la grande tradition théologique de l’Eglise, le principe qui a guidé la réflexion des Pères de l’Eglise notamment lors des 4 premiers grands conciles œcuménique étaient le suivant : Si le Christ n’est pas Dieu, nous ne sommes pas sanctifiés, s’il n’est pas homme, et véritablement homme, nous ne sommes pas non plus sauvés. Il en est de même dans la tradition liturgique : si notre vie n’est pas touchée par la liturgie, alors le culte que nous rendons à Dieu est vain. La liturgie a une double dimension ascendante et descendante : la dimension ascendante, c’est ce que nous pouvons appeler le culte, l’hommage rendu au Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint, la glorification de Dieu. Dans la liturgie nous rendons gloire à Dieu, nous le louons, nous le bénissons, nous l’adorons : c’est ce que nous chantons dans le Gloria. Mais, dans la liturgie, le Seigneur continue son œuvre de guérison, de sanctification, de transformation de notre humanité, en une humanité nouvelle, à l’image de son Fils. Si notre vie n’est pas présente d’une manière ou d’une autre dans la liturgie, alors notre liturgie est vaine. Autrement dit pour que la liturgie, l’action liturgique atteigne sa pleine efficacité, il faut non seulement que le Seigneur soit présent et agissant, mais, il faut aussi que nous soyons nous-mêmes présents et disponibles à son action. Si le Seigneur n’est pas là, il ne nous sanctifie pas et nous ne le glorifions pas, la liturgie devient du simple théâtre… Mais, si nous n’y sommes pas non plus présents, alors, nous ne sommes pas touchés par son action.
Quand je dis la liturgie est « vie », ça signifie que la liturgie doit toucher toute notre vie, tous les moments et les aspects de notre existence (eucharistie, liturgie des heures et année liturgique), toutes les étapes de notre vie (mariage, ordination, consécration religieuse), de notre naissance (baptême), à notre mort (onction des malades, viatique, funérailles chrétiennes), que rien de notre vie ne doit rester étranger à l’action de Dieu, à l’opus Dei, à l’œuvre de Dieu ; nos joies, nos peines, nos souffrances, notre travail, nos familles, nos combats, notre vie personnelle, notre liberté et notre vie sociale aussi, etc…

Par ce terme de vie, nous rejoignons une des grandes intuitions du concile Vatican II, en matière de liturgie, qui s’est exprimé par le mot de participation[10].

SC N° 14 La mère Eglise désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, un droit et un devoir pour le peuple chrétien, "race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté"(1P 2,9 cf. 1P 2,4-5).

Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu'on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. Elle est, en effet, la source première et indispensable à laquelle les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien ; et c'est pourquoi elle doit être recherchée avec ardeur par les pasteurs d'âmes, dans toute l'action pastorale, avec la pédagogie nécessaire.

Mais il n'y a aucun espoir d'obtenir ce résultat, si d'abord les pasteurs eux-mêmes ne sont pas profondément imprégnés de l'esprit et de la force de la liturgie, et ne deviennent pas capables de l'enseigner ; il est donc très nécessaire qu'on pourvoie en premier lieu à la formation liturgique du clergé.

II. La tradition liturgique d’Hippolyte de Rome à Paul VI

Qu’est-ce que la Tradition liturgique d’Hippolyte de Rome ?
(cf. J. Quasten, Initiation aux Pères de l’Eglise, II, 1956, pp. 193 - 246)
Après le témoignage de St Justin[11], prêtre à Rome vers 155 après Jésus Christ qui donne les grandes lignes du déroulement de la célébration eucharistique, le 1° document nous renseignant sur la liturgie à Rome (Certains auteurs considèrent ce texte comme n’étant pas un écrit Romain ; je passe sur les questions de critique textuelle, qui sont d’une grande complexité) est la Tradition apostolique d’Hippolyte de Rome daté de 215, donc du début du 3° siècle. Ce document est très intéressant à plus d’un titre :
Il donne de manière assez détaillée un certain nombre d’éléments précis de la liturgie (à Rome ?) aux II° - III° siècle.
Ecrit à l’origine en grec, il se situe à l’époque où l’on passe à Rome du grec au latin dans la liturgie. On estime que le passage dans la liturgie du grec au Latin s’est achevé sous le Pontificat de St Damase (366 – 384). Soit dit en passant, ni le concile Vatican II, ni le Pape Paul VI n’ont aboli le latin.[12]
Il est le témoin de l’époque où l’on est en train de passer dans la pratique liturgique de ce qu’on appelle « l’improvisation liturgique » (Cf. St Justin. On lit les mémoires des Apôtres et les écrits des Prophètes, autant que le temps le permet… Ensuite, on apporte à celui qui préside les frères du pain et une coupe d'eau et de vin mélangés… Il les prend et fait monter louange et gloire vers le Père de l'univers, par le nom du Fils et du Saint-Esprit et il rend grâce (en grec: eucharistian) longuement de ce que nous avons été jugés dignes de ces dons. Quand il a terminé les prières et les actions de grâce, tout le peuple présent pousse une acclamation en disant: Amen.) aux prières fixées par écrit, dans des livres (libelli Missarum).
En effet, on lit au chapitre 9.
Que l’évêque rende grâce comme nous l’avons dit plus haut. Il n’est pas du tout nécessaire qu’il prononce les mêmes mots que nous avons dits, comme s’il s’efforcait de les dire par cœur, en rendant grâces à Dieu ; mais, que chacun prie selon ses capacités. Si quelqu’un est capable de prier assez longuement et de dire une prière solennelle, c’est bien. Mais si quelqu’un, quand il prie, dit une prière mesurée, qu’on ne l’empêche pas, pourvu qu’il dise une prière d’une saine orthodoxie.[13]

La Tradition apostolique comprend trois parties :
La première contient un prologue, des canons (règles) sur l’élection et la consécration d’un évêque, la prière de consécration, la liturgie eucharistique qui suit cette cérémonie (et qui a donné notre prière eucharistique n° 2 aujourd’hui), et les bénédictions de l’huile, du fromage, et des olives. Viennent ensuite des règlements et des prières pour l’ordination des prêtres et des diacres. Il est question des confesseurs, des veuves, des lecteurs, des vierges, des sous-diacres et de ceux qui possèdent le don de guérison.
La deuxième partie traite des laïcs. Elle donne des règlements qui intéressent les nouveaux convertis, les arts et les professions interdits aux Chrétiens, les catéchumènes, le baptême, la confirmation et le Première communion. La description du baptême contient le 1° texte du Credo, le premier symbole Romain, celui que nous utilisons encore aujourd’hui.
La troisième partie traite des diverses pratiques chrétiennes. Elle donne une description de l’eucharistie du dimanche. On y trouve des règles sur le jeûne, sur l’agape et la cérémonie de la bénédiction de l’huile. Elle précise les « moments où il convient de prier », recommande la communion quotidienne à l maison et le soin dans la manipulation de l’eucharistie. Viennent ensuite les règlements pour sa sépulture, la prière du matin et l’enseignement catéchétique. A la fin sont données les heures de la lecture spirituelle, de la prière et du signe de la Croix.

Dans son introduction, Don Bernard Botte prend bien soin de préciser que si c’est bien des formulaires qui ont été composés à Rome, ce ne sont pas LES formulaires de l’Eglise de Rome, puisqu’à cette époque, les prières ne sont pas encore fixées[14]. Quand on parle d’improvisation, il ne faut pas entendre ce terme tel qu’on l’entend aujourd’hui dans notre culture, il faut se référer à des cultures de tradition orale, où la transmission se faisait par la mémoire, selon des schémas et des structures très précises. Là ou nous entendons le terme d’improvisation, comme synonyme de non préparation, d’invention, il faut entendre au contraire une culture autre que la notre, où le rapport à la Tradition, à la transmission était tout autre : l’écrit était une denrée rare et coûteuse.

La naissance et le développement des livres liturgiques et des familles liturgiques
Les premiers formulaires « fixés » de la liturgie proprement romaine (de la ville de Rome, « en opposition » à Alexandrie, Antioche, Jérusalem, Constantinople…) « fixée » datent du VI° siècle. Le témoin le plus ancien qui n’est pas encore un livre liturgique est le Veronense ou sacramentaire Léonien. Il contient des compositions de prières du Pape St Léon le Grand (440 – 461), mais on y trouve aussi des prières créées par le Pape Gélase 1° (492 – 496) et par le Pape Vigile (537 – 555). De nombreuses prières rendent compte de situations contingentes de la ville de Rome, au point que par elles, on peut retrouver l’époque, souvent aussi l’année, de leur composition[15]. C’est le signe d’une liturgie vivante.

Les premiers livres liturgiques sont les sacramentaires, livres du célébrant, évêque ou prêtre. Le Gelasianum Vetus, date de 750 et le Sacramentaire Grégorien, attribué au Pape St Grégoire le Grand (590 – 604) dont nous avons plusieurs formes (L’Hadrianum, le Paduense) qui datent du VIII° siècle (715) et du début du IX° siècle. C’est dans ces livres qu’apparait le Canon romain (Prière eucharistique n° I, qui était déjà en partie dans un écrit de St Ambroise de Milan (339-397) au IV° siècle). Ces livres ne contiennent que les prières du célébrant, répartis aux différents jours et temps de l’année, signe qu’un calendrier liturgique est déjà bien en place, avec les différents temps liturgiques, les fêtes des saints… les prières pour la célébration des « sacrements », divers bénédictions, les exorcismes, etc.

Il est intéressant de noter qu’à cette époque à Rome, (VIII° - X° siècle) la vie est complètement décadente et qu’on ne trouve pas de copiste. Il ne reste que 30 000 habitants dans une ville qui en comptait plusieurs centaines de milliers quelques siècles plus tôt. Les livres « sources » que nous avons ne sont pas le reflet de la liturgie purement romaine, mais, de la liturgie romaine « inculturée » au contact de la civilisation Franco Germanique. Les études de ces livres font apparaître ce qui est proprement romain et ce qui est d’origine franco – germanique. Par exemple, la bénédiction du cierge pascal, ou bien l’introduction de prières personnelles nommées « apologies », dans lesquelles le prêtre confesse ses fautes en privé et en silence et demande pardon. Ainsi, le « je confesse à Dieu » est de chez nous, et non pas de Rome, par exemple.

Les premiers livres pour la « liturgie de la Parole », apparaissent entre 645 et 750. Ca ne veut évidement pas dire qu’on ne lisait pas la parole de Dieu. La tradition est unanime sur ce sujet. A l’origine, on faisait les lectures directement dans la Bible d’une manière plus ou moins continue. D’ailleurs, c’est le critère liturgique qui a permis à l’Eglise de discerner les écrits canoniques des écrits apocryphes. Ceux qui étaient lu dans la liturgie étaient les livres inspirés. Les autres ne l’étaient pas. On a commencé par annoter la Bible, puis par faire des listes de textes en fonction des temps et des jours déterminés.

Les livres de chants, appelés antiphonaires, du nom d’antienne (de psaumes) datent du VIII° - IX° siècle. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui le chant grégorien, dont l’origine est attribuée au Pape St Grégoire le Grand (590 – 604). Soit dit aussi en passant, le chant Grégorien n’a été aboli, ni par Paul VI, ni par le concile Vatican II.[16]

Un autre type de livre apparait au VIII° siècle : les « ordines romani » décrivent le déroulement des célébrations liturgiques. Ce sont ces livres qui donneront plus tard les rubriques de nos missels puis le cérémonial des évêques.

Nouvelle étape important au niveau de la tradition liturgique autour de l’an 1000. On assiste à un phénomène de fusion entre les différents livres liturgiques pour n’en faire qu’un seul qui contiendra tous les éléments qui servent à la célébration.
Apparaissent ainsi les 4 formes de livres (sur 5) que nous avons encore aujourd’hui.
Le Pontifical qui est le livre qui contient les formules et les rites des célébrations réservées à l’évêque, comme la confirmation, les ordinations, la dédicace des églises et des autels, la consécration des vierges, la bénédiction des abbés, mais aussi le couronnement des rois et des empereurs.
Le Missel qui est le livre du prêtre mais qui contient tout à la fois, les oraisons, les lectures, les chants, l’ordinaire de la messe.
Le rituel qui est le livre qui fait le penchant au Pontifical ; c’est le livre du prêtre pour la célébration des sacrements, des sacramentaux, des funérailles…
Le bréviaire contient l’ensemble des psaumes, antiennes, hymnes, capitules (lectures), oraisons pour la célébration de la liturgie des heures.
(Le cinquième livre qui a disparu est le lectionnaire.)

Ma présentation ci-après est un peu caricaturale et mériterait de multiples développements.
La liturgie est devenue une affaire de clercs, de religieux, les scholas cantorum sont réservées à des spécialistes… Le peuple assiste aux offices… Réclame de voir l’hostie, ce qui se fera à partir du début du XIII° siècle à Paris. L’élévation du calice viendra plus tard. En 1215, le 4° concile du Latran fait de la confession annuelle et de la réception de l’eucharistie à Pâques une obligation. C’est le signe que les gens ne communient plus et ne se confessent plus. De nouvelles formes de culte apparaissent cependant pour permettre au Peuple d’exprimer sa foi avec ses mots : c’est l’apparition du rosaire méditant les mystères de la vie du Christ et prenant symboliquement la place des 150 psaumes de la liturgie des heures. L’Angélus lui-même prend en quelque sorte la place des offices de Laudes et de Vêpres, dans la vie des fidèles. Il en est de même pour le chemin de Croix qui apparait à cette époque.[17]

La réforme du concile de Trente et de St Pie V (Voir Frère François Cassingena-Trévedy, Te igitur, éd. Ad Solem, 2007)
Le grand concile de Trente qui est un concile de réforme de l’Eglise catholique face à la réforme protestante confia au Pape la mission de réformer la liturgie ; en promulguant en 1570[18] le Missale Romanum, par
St Pie V s’est préoccupé de la validité de la messe, autrement dit, d’assurer que ce que faisait le prêtre, les rites qu’il accomplissait, correspondait à ce que Jésus avait voulu. Il a voulu écarter toute forme de défaut à la messe, défaut de foi, défaut de forme, etc... Il y a en effet, une préface au missel tridentin, qui est intéressante à regarder, même si le texte n’est pas facile à trouver en Français[19]. On peut cependant le trouver sur internet. Ce texte décrit très scrupuleusement ce que le Prêtre doit faire comme geste pour dire la messe et il énumère tous les défauts qui peuvent empêcher la messe d’être valide, à savoir de se réaliser.
Il est important de saisir le contexte de l’époque où la foi dans la présence réelle était remise en cause par la réforme protestante et où la vie liturgique était complètement décadente… En effet, si St Pie V prend bien soin d’énumérer tous les défauts qui empêchent la validité de la messe, ce n’est pas une pure fiction ou une énumération uniquement de type casuistique, c’est bien un certain reflet de toutes les erreurs et defauts qui se pratiquaient de façon commune à cette époque où le clergé recevait une formation plus que sommaire. C’est en effet, le concile de Trente qui institua les séminaires pour former le clergé. Nous sommes dans un contexte de « chrétienté ». Et la chrétienté est divisée de l’intérieure notamment sur le sacrement de l’unité qu’est l’eucharistie.
4 siècles plus tard, au moment du concile Vatican II, le contexte religieux n’est plus du tout le même. Un certain nombre de fidèles ont abandonné l’Eglise, la foi, le Christ ; les prêtres et les évêques en ont fait la douloureuse expérience, notamment à l’occasion des deux guerres mondiales. La question à laquelle se confronte le concile Vatican II n’est plus d’abord celle de l’hérésie à l’intérieure même de l’Eglise ; l’Eglise y reste bien sûre attentive. La préoccupation majeure de l’Eglise est celle de la transmission de la foi, de l’Evangélisation.

Quelques éléments parmi bien d’autres qui caractérisent le rite romain extraordinaire ou « le missel ancien ».
- Il y a un livre unique pour la messe que l’on appelle le missel romain, qui contient à la fois, les prières, les lectures de la parole de Dieu, les rubriques. C’est le prêtre qui fait tout, y compris les lectures et le psaume.
- Il y a de multiples signes de croix, et une référence au péché et au sacrifice qui est constante.
- Il n’y est pas question de l’assemblée, du « pour vous et pour la multitude ».
- Le modèle sous-jacent de l’eucharistie est la messe basse... Nulle part, il n’est question des fidèles.
- Il y a seulement ce que doit faire le prêtre qui est décrit. La validité de l’eucharistie dépend fondamentalement de lui ce qui reste encore vrai aujourd’hui, bien sûre. La langue est le latin. Le canon de la messe, ou prière eucharistique ou consécratoire est dite en silence ; il y a une dimension sacrée, sacrale qui apparaît à certain comme plus forte, en raison de certains aspects « cachés, mystérieux, que seul le prêtre accomplit ». Puisque l’on ne voit pas ce qu’il fait et que l’on n’entend pas ou ne comprend pas ce qu’il dit. Cependant, le sacré ne vient ni du latin, ni du fait que la messe soit célébrée vers l’Orient. La dimension du sacré[20] vient fondamentalement du fait que ce sont les actes du Christ qui se réalisent dans l’eucharistie. Il faudrait bien sûre développer sur cet élément du sacré, si souvent mis à mal aujourd’hui, et si souvent invoqué par ceux qui refusent d’accueillir la réforme du concile Vatican II.
- Un élément que nous avons peut-être oublié, mais, qui a eu de nombreuses conséquences sur la pratique eucharistique. C’est le jeune eucharistique depuis la veille minuit et qui a entraîné la pratique de messes de communion en début de matinée, puis des messes solennelles sans communion en fin de matinée. Nos grands-mères ont connu cela. Il n’y avait donc pas de messe l’après-midi, parce qu’on ne pouvait y communier. C’est Pie XII qui a assoupli la discipline du jeûne.

J’ai conscience d’être extrêmement rapide et caricatural sans montrer tous les aspects positifs que St Pie V a apportés par le travail de ses experts. Car, à l’époque, non seulement la situation de la foi, mais, la situation de la liturgie n’était vraiment pas brillante, ce qui explique volontiers l’écho que les thèses de Luther ont eu dans le monde occidental.

Genèse d'une nouvelle réforme liturgique
Le concile Vatican II n’est pas arrivé comme cela, du haut du ciel. La situation de Chrétienté dans laquelle St Pie V disait être était du passé. L’athéisme et la sécularisation, nous le savons bien, ne date pas de Vatican II, et sont encore moins une conséquence de ce concile. La séparation des églises et de l’état date de 1905 dans notre pays. C’est bien le signe que l’ensemble du parlement n’est plus catholique fervent… Les idées des lumières ont fait leur chemin dans toute la société occidentale, le jansénisme a marqué et marque encore profondément les mentalités contemporaines.
Je crois qu’il n’est pas erroné de dire que c’est le Pape St Pie X (Pape de 1903 à 1914) qui est à l’origine de ce que les historiens appelleront le mouvement liturgique[21], mouvement de réflexion, de prière, d’étude qui conduira aux décisions du concile d’une nouvelle réforme de la liturgie. Ce renouveau n’est pas sans lien avec le renouveau des études bibliques et patristiques du début du siècle.
En effet, c’est St Pie X qui le premier, parle de la participation active des fidèles : dans son Motu proprio "Tra le sollicitudini" sur la restauration de la musique sacrée, du 22 novembre 1903, il écrit : « notre désir est grand que le véritable esprit chrétien refleurisse par tous les moyens… Il faut veiller en premier lieu à ce que le temple soit saint et digne, car c’est là que les fidèles se réunissent pour puiser à la source, qui est la participation active aux saints mystères et à la prière publique et solennelle de l’église".
Cette déclaration n’eut pas de conséquence immédiate, mais c’est lui, st Pie X, qui rendit la communion plus fréquente et qui donna la faculté aux enfants de s’approcher de la communion dès l’âge de raison[22]. « Il posa la première pierre de l’édifice en restaurant la célébration du dimanche et en réformant le Bréviaire romain. “ En vérité, affirmait-il, tout cela exige, selon le jugement des experts, un travail aussi étendu par son ampleur que par le temps qu’il demandera ; aussi est-il nécessaire que passent de nombreuses années avant que cet édifice liturgique, pour ainsi parler… apparaisse de nouveau dans la splendeur de sa dignité et de son harmonie, une fois nettoyé des enlaidissements, dus à l’âge.”[23]

Le Pape Pie XII publia en 1947 la première encyclique de l’histoire sur la liturgie. Un véritable joyau de théologie et qui préparait Sacrosanctum Concilium, qui reprendra textuellement plusieurs expressions de Pie XII. C’est lui qui en 1948 confie à la congrégation des rites le soin de préparer une réforme générale de la liturgie. C’est lui qui enclenche aussi une partie de la réforme en commençant par son cœur, à savoir le Triduum Pascal en 1955.

Quant au Pape Paul VI, c’est lui qui eut à mettre en œuvre la réforme de la liturgie demandée par Sacrosanctum Concilium votée le 4 décembre 1963 par 2147 placet (parmi eux Mgr Lefebvre votait oui à la réforme) et 4 non placet, avec tout ce que nous connaissons aujourd’hui et qui est loin de se limiter au seul missel dit de Paul VI.

CONCLUSION
Pour conclure, je laisse la parole au Pape Jean-Paul II, dans sa lettre SPIRITUS ET SPONSA[24], pour les 40 ans de Sacrosanctum concilium, du 4 décembre 2003.

Il y a quarante ans, le 4 décembre 1963 exactement, mon vénéré prédécesseur, le Pape Paul VI, promulguait la Constitution Sacrosanctum Concilium sur la sainte Liturgie. En effet, qu'est-ce que la Liturgie sinon la voix à l'unisson de l'Esprit Saint et de l'Epouse, la sainte Eglise, qui crient au Seigneur Jésus: "Viens!"? Qu'est d'autre la Liturgie, si ce n'est cette source pure et éternelle d'"eau vive", à laquelle toute personne qui a soif peut puiser gratuitement le don de Dieu (cf. Jn 4, 10)?

6. Quarante plus tard, il est bon de mesurer le chemin parcouru. En d'autres occasions, j'ai déjà suggéré une sorte d'examen de conscience à propos de l'accueil du Concile Vatican II. Cet examen doit également concerner la vie liturgique et sacramentelle. "La Liturgie est-elle vécue comme "source et sommet" de la vie ecclésiale, selon l'enseignement de la Constitution Sacrosanctum Concilium?". La redécouverte de la valeur de la Parole de Dieu, que la réforme liturgique a accomplie, a-t-elle trouvé un écho concret au sein de nos célébrations? Jusqu'à quel point la Liturgie est-elle entrée dans la vie concrète des fidèles et marque-t-elle le rythme de chaque communauté? Est-elle comprise comme une voie de sainteté, une force intérieure du dynamisme apostolique et du caractère missionnaire de l'Eglise?

7. Le renouveau conciliaire de la Liturgie trouve son expression la plus évidente dans la publication des livres liturgiques. Après une première période, qui a vu une insertion progressive des nouveaux textes au sein des célébrations liturgiques, un approfondissement des richesses et des potentialités qu'ils contiennent devient nécessaire. A la base de cet approfondissement doit se trouver le principe de la pleine fidélité à l'Ecriture Sainte et à la Tradition, interprétées de façon autorisée en particulier par le Concile Vatican II, dont les enseignements ont été ensuite répétés et développés par le Magistère. Cette fidélité engage tout d'abord ceux qui, en vertu de leur fonction épiscopale, ont "la charge de présenter à la Majesté divine le culte de la religion chrétienne et de le régler selon les préceptes du Seigneur et selon les lois de l'Eglise" ; elle interpelle dans le même temps toute la communauté ecclésiale "selon la diversité des ordres, des fonctions, et de la participation effective".

Dans cette perspective, il est plus que jamais nécessaire de développer la vie liturgique au sein de nos communautés, à travers une formation adaptée des ministres et de tous les fidèles, en vue de cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, souhaitée par le Concile.

16. La promulgation de la Constitution liturgique a marqué, dans la vie de l'Eglise, une étape d'une importance fondamentale pour la promotion et le développement de la Liturgie. L'Eglise qui, animée par le souffle de l'Esprit, vit sa mission de "sacrement, c'est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l'union intime avec Dieu et de l'unité avec tout le genre humain", trouve dans la Liturgie l'expression la plus élevée de sa réalité mystérique.

Dans le Seigneur Jésus et dans son Esprit, toute l'existence chrétienne devient "sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu", authentique "culte spirituel" (Rm 12, 1). Le mystère qui se réalise dans la Liturgie est véritablement grand. A travers celui-ci, une partie du Ciel s'ouvre sur la terre et de la communauté des croyants s'élève, en harmonie avec le chant de la Jérusalem céleste, l'hymne de louange éternel: "Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus Sabaoth. Pleni sunt caeli et terra gloria tua. Hosanna in excelsis!".
Que se développe, en ce début de millénaire, une "spiritualité liturgique", qui fasse prendre conscience du Christ comme premier "liturge", qui ne cesse d'agir dans l'Eglise et dans le monde en vertu du Mystère pascal sans cesse célébré, et qui associe l'Eglise à lui, pour rendre louange au Père, dans l'unité de l'Esprit Saint.

La réforme liturgique de Paul VI : qu’en retenir ? J’ai envie de dire simplement : tout reste à faire ! Comme à chaque génération, la foi intégrale de l’Eglise est appelée à se transmettre aux nouvelles générations. De multiples facultés nous sont données par notre mère l’Eglise en nous ouvrant le trésor de la Parole de Dieu. C’est en elle que nous trouvons le sens profond des choses, le sens de la foi, le sens des rites[25]. S’il y avait un livre à lire pour entrer dans l’intelligence de la liturgie, je commencerai par conseiller de lire attentivement l’Ecriture Sainte.

Abbé Pierre DEPRECQ - SEMINAIRE SAINT JOSEPH - 145, rue de St Genès - 33082 BORDEAUX Cedex - pierre.deprecq@free.fr


« La tradition liturgique » d’Hippolyte de Rome à Paul VI
Limoges et Guéret, les 9 et 10 novembre 2007 - pierre.deprecq@free.fr

Ouverture : Le liturgiste et le terroriste.

I. Quand nous parlons de LITURGIE, de quoi est-il question ?
L’étymologie du mot « liturgie ». laos, ergon de même que la métallurgie est le travail qui est accompli sur le métal, de même, la liturgie est le travail qui est fait sur le Peuple.
APPROCHE de la liturgie par trois mots : MYSTERE – ACTION – VIE
a. La liturgie est « ACTION » (ergon)
Qui sont les acteurs ?
Les éléments qui caractérisent et qui entourent cette action : l’année liturgique, l’espace liturgique, les sacrements et les sacramentaux, musique et chant liturgique, l’art sacré, l’histoire de la liturgie, la ritualité humaine, le droit liturgique, les livres liturgiques…
b. La liturgie est « MYSTERE »
CEC 774 Le mot grec "mysterion" a été traduit en latin au III° siècle par deux termes: "mysterium" et "sacramentum". Dans l'interprétation ultérieure, le terme "sacramentum" exprime davantage le signe visible de la réalité cachée du salut, indiquée par le terme "mysterium". En ce sens, le Christ est Lui-même le Mystère du salut: “Il n’y a pas d’autre mystère que le Christ”. (S. Augustin, ep. 187,11,34). L'OEUVRE salvifique de son humanité sainte et sanctifiante est le sacrement du salut qui se manifeste et agit dans les sacrements de l'Eglise (que les Eglises d'Orient appellent aussi "les saints Mystères"). Les sept sacrements sont les signes et les instruments par lesquels l'Esprit Saint répand la grâce du Christ, qui est la Tête, dans l'Eglise qui est son Corps. L'Eglise contient donc et communique la grâce invisible qu'elle signifie.
c. La liturgie est « VIE ».
Quand je dis la liturgie est « vie », ça signifie que la liturgie doit toucher toute notre vie, tous les moments et les aspects de notre existence (eucharistie, liturgie des heures et année liturgique), toutes les étapes de notre vie (mariage, ordination, consécration religieuse), de notre naissance (baptême), à notre mort (onction des malades, viatique, funérailles chrétiennes), que rien de notre vie ne doit rester étranger à l’action de Dieu, à l’opus Dei, à l’œuvre de Dieu ; nos joies, nos peines, nos souffrances, notre travail, nos familles, nos combats, notre liberté, notre vie personnelle et sociale, etc…
SC N° 14 La mère Eglise désire beaucoup que tous les fidèles soient amenés à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui, en vertu de son baptême, un droit et un devoir pour le peuple chrétien, "race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté"(1P 2,9 cf. 1P 2,4-5).
Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu'on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. Elle est, en effet, la source première et indispensable à laquelle les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien ; et c'est pourquoi elle doit être recherchée avec ardeur par les pasteurs d'âmes, dans toute l'action pastorale, avec la pédagogie nécessaire.
Mais il n'y a aucun espoir d'obtenir ce résultat, si d'abord les pasteurs eux-mêmes ne sont pas profondément imprégnés de l'esprit et de la force de la liturgie, et ne deviennent pas capables de l'enseigner ; il est donc très nécessaire qu'on pourvoie en premier lieu à la formation liturgique du clergé.
III. La tradition liturgique d’Hippolyte de Rome à Paul VI
Qu’est-ce que la Tradition liturgique d’Hippolyte de Rome ?
La naissance et le développement des livres liturgiques et des familles liturgiques
a. Les premiers formulaires « fixés »
b.Les premiers livres liturgiques
c. Les premiers livres pour la « liturgie de la Parole »
d.Les livres de chants
e. Les « ordines romani »
La réforme du concile de Trente et de St Pie V
Genèse d'une nouvelle réforme liturgique : Vatican II et Paul VI.

Pour aller plus loin, quelques références : http://www.liturgiecatholique.fr/
Vatican II. Sacrosanctum Concilium ; Catéchisme de l’Eglise catholique, Les livres liturgiques eux-mêmes et leurs présentation : Présentation générale du missel Romain, Présentation générale du lectionnaire romain…
Pour une autre appréciation de la réforme liturgique par le magistère, on peut lire la lettre de Jean-Paul II pour les 25 ans et les 40 ans de Sacrosanctum concilium : http://www.vatican.net/holy_father/john_paul_ii/apost_letters/documents/hf_jp-ii_apl_20031204_sacra-liturgia_fr.html, http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_letters/documents/hf_jp-ii_apl_04121988_vicesimus-quintus-annus_fr.html
OURY, Dom G., La messe romaine et le peuple de Dieu dans l’histoire, Solesmes 1981.
BOTTE B., La Tradition apostolique de saint Hippolyte, Essai de reconstitution, Aschendorff Münster, 1989, p XVII. Ou bien Sources Chrétiennes n° 11 bis.
Dictionnaire encyclopédique de la liturgie, éd. Brepols, 1 et 2,1992
METZGER M., Histoire de la liturgie. Les grandes étapes (DDB 1994, coll. Petite Encyclopédie du Christianisme, 226 p.)
DE CLERCK P., L’intelligence de la liturgie, Paris, Cerf, 1995 - CASSINGENA TREVEDY F., Te igitur, éd. Ad Solem, 2007
Approche pastorale : CNPL. "L'art de célébrer - Guide pastoral", CNPL. "L'art de célébrer - Aide-mémoire pour les animateurs"

Vatican II. Sacrosanctum concilium : Participation active des fidèles
48
Aussi l'Eglise se soucie-t-elle d'obtenir que les fidèles n'assistent pas à ce mystère de la foi comme des spectateurs étrangers et muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent consciemment, pieusement et activement à l'action sacrée, soient formés par la parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâces à Dieu ; qu'offrant la victime sans tache, son seulement par les mains du prêtre, mais aussi ensemble avec lui, ils apprennent à s'offrir eux-mêmes et, de jour en jour, soient consommés, par la médiation du Christ(38),dans l'unité avec Dieu et entre eux pour que, finalement Dieu soit en tous.

La place destinée aux fidèles
273
311. On aménagera la place destinée aux fidèles avec tout le soin désirable, pour qu´ils puissent participer comme il se doit, par le regard et par l´esprit, aux célébrations sacrées. Il convient ordinairement de mettre à leur disposition des bancs ou des chaises. On doit réprouver l´usage de réserver des sièges à certaines personnes privées 120. La disposition des bancs ou des chaises, notamment dans les églises nouvellement construites, permettra aux fidèles d´adopter facilement les attitudes requises par les différents moments de la célébration, et de se déplacer sans encombre pour aller recevoir la sainte communion.

On veillera à ce que les fidèles puissent non seulement voir le prêtre, le diacre et les lecteurs, mais encore, grâce à l´emploi des moyens techniques modernes, à ce qu´ils puissent aisément les entendre.
[1] Sur l’origine de l’adage Lex orandi, lex credendi, voir : P. De Clerck L’intelligence de la liturgie, Paris, Cerf, 1995, pp. 66 – 68.
[2] CEC (catéchisme de l’Eglise catholique) Que signifie le mot liturgie?
1069 Le mot "Liturgie" signifie originellement "OEUVRE publique", "service de la part de/et en faveur du peuple". Dans la tradition chrétienne il veut signifier que le Peuple de Dieu prend part à "l'OEUVRE de Dieu" (cf. Jn 17,4). Par la Liturgie le Christ, notre Rédempteur et Grand-Prêtre, continue dans son Eglise, avec elle et par elle, l'OEUVRE de notre rédemption:
1070 Le mot "Liturgie" dans le Nouveau Testament est employé pour désigner non seulement la célébration du culte divin (cf. Ac 13,2 Lc 1,23), mais aussi l'annonce de l'Evangile (cf. Rm 15,16 Ph 2,14-17 et Ph 2,30) et la charité en acte (cf. Rm 15,27 2Co 9,12 Ph 2,25). Dans toutes ces situations, il s'agit du service de Dieu et des hommes. Dans la célébration liturgique, l'Eglise est servante, à l'image de son Seigneur, l'unique "Liturge" (cf. He 8,2 et 2,6), participant à son sacerdoce (culte) prophétique (annonce) et royale (service de charité):
C'est donc à juste titre que la liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres. Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'OEUVRE du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise, est l'ACTION sacrée par excellence dont nulle autre ACTION de l'Eglise ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré (SC 7).
[3] La liturgie dans le MYSTERE de l'Eglise SC 2
En effet, la liturgie, par laquelle, surtout dans le divin sacrifice de l'Eucharistie, "s'exerce l'OEUVRE de notre rédemption", contribue au plus haut point à ce que les fidèles, par leur vie, expriment et manifestent aux autres le MYSTERE du Christ et la nature authentique de la véritable Eglise. Car il appartient en propre à celle-ci d'être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente ans l'ACTION et occupée à la contemplation, présente dans le monde et pourtant étrangère. Mais de telle sorte qu'en elle ce qui est humain est ordonné et soumis au divin ; ce qui est visible à l'invisible; ce qui relève de l'ACTION, à la contemplation ; et ce qui est présent, à la cité future que nous recherchons. Aussi, puisque la liturgie édifie chaque jour ceux qui sont au-dedans pour en faire un temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu dans l'Esprit, jusqu'à la taille qui convient à la plénitude du Christ, c'est d'une façon étonnante qu'elle fortifie leurs énergies pour leur faire proclamer le Christ, et ainsi elle montre l'Eglise à ceux qui sont dehors comme un signal levé devant les nations, sous lequel les enfants de Dieu dispersés se rassemblent dans l'unité jusqu'à ce qu'il y ait une seule bergerie et un seul pasteur.
Présence du Christ dans la liturgie SC 7
Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'OEUVRE du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise, est l'ACTION sacrée par excellence dont nulle autre ACTION de l'Eglise ne eut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré.
La liturgie, sommet et source de la vie de l'Eglise SC 10 Toutefois, la liturgie est le sommet auquel tend l'ACTION de l'Eglise, et en même temps la source d'où découle toute sa vertu. Car les labeurs apostoliques visent à ce que tous, devenus enfants de Dieu par la foi et le baptême, se rassemblent, louent Dieu au milieu de l'Eglise, participent au sacrifice et mangent la Cène du Seigneur.
Nécessité des dispositions personnelles SC 11 Mais, pour obtenir cette pleine efficacité, il est nécessaire que les fidèles accèdent à la liturgie avec les dispositions d'une âme droite, qu'ils harmonisent leur âme avec leur voix, et qu'ils coopèrent à la grâce d'en haut pour ne pas recevoir celle-ci en vain(28). C'est pourquoi les pasteurs doivent être attentifs à ce que dans l'ACTION liturgique, non seulement on observe les lois d'une célébration valide et licite, mais aussi à ce que les fidèles participent à celle-ci de façon consciente, active et fructueuse.
Normes tirées du caractère de la liturgie en tant qu'ACTION hiérarchique et communautaire SC 26 Les ACTIONs liturgiques ne sont pas des ACTIONs privées, mais des célébrations de l'Eglise, qui est "le sacrement de l'unité", c'est-à-dire le peuple saint réuni et organisé sous l'autorité des évêques.
C'est pourquoi elles appartiennent au Corps tout entier de l'Eglise, elles le manifestent et elles l'affectent ; mais elles atteignent chacun de ses membres, de façons diverse, selon la diversité des ordres, des fonctions, et de la PARTICIPATION effective.
SC 33 Par suite, en exécutant la restauration, on devra observer les normes qui suivent.
Harmonie des rites SC 34 Les rites manifesteront une noble simplicité, seront d'une brièveté remarquable et éviteront les répétitions inutiles ; ils seront adaptés à la capacité des fidèles et, en général, il n'y aura pas besoin de nombreuses explications pour les comprendre.
Bible, prédication et catéchèse liturgique SC 35 Pour qu'apparaisse clairement l'union intime du rite et de la parole dans la liturgie :
1. Dans les célébrations sacrées, on restaurera une lecture de la Sainte Ecriture plus abondante, plus variée et mieux adaptée.
2. Le moment le plus approprié pour le sermon, qui fait partie de l'ACTION liturgique pour autant que le rite le permet, sera marqué même dans les rubriques ; et on accomplira très fidèlement et exactement le ministère de la prédication. Celle-ci puisera en premier lieu à la source de la Sainte Ecriture et de la liturgie, puisqu'elle est l'annonce des merveilles de Dieu dans l'histoire du salut qui est le MYSTERE du Christ, lequel est toujours là présent et actif parmi nous, surtout dans les célébrations liturgiques.
3. En outre, la catéchèse plus directement liturgique sera inculquée de toutes les manières ; et, dans les rites eux-mêmes, on prévoira de brèves monitions si elles sont nécessaires ; elles seront dites par le prêtre ou par le ministre compétent, mais seulement aux moments les plus opportuns et dans les termes indiqués ou avec des parles équivalentes.
4. On favorisera la célébration sacrée de la parole de Dieu aux veilles des fêtes solennelles, à certaines féries de l'Avent et du Carême, ainsi que les dimanches et jours de fête, surtout dans les localités privées de prêtre: en ce cas, un diacre, ou quelqu'un d'autre délégué par l'évêque, dirigera la célébration.
PARTICIPATION active des fidèles SC 48 Aussi l'Eglise se soucie-t-elle d'obtenir que les fidèles n'assistent pas à ce MYSTERE de la foi comme des spectateurs étrangers et muets, mais que, le comprenant bien dans ses rites et ses prières, ils participent consciemment, pieusement et activement à l'ACTION sacrée, soient formés par la parole de Dieu, se restaurent à la table du Corps du Seigneur, rendent grâces à Dieu ; qu'offrant la victime sans tache, son seulement par les mains du prêtre, mais aussi ensemble avec lui, ils apprennent à s'offrir eux-mêmes et, de jour en jour, soient consommés, par la médiation du Christ(38),dans l'unité avec Dieu et entre eux pour que, finalement Dieu soit en tous.
CHAPITRE VI : LA MUSIQUE SACRE. Dignité de la musique sacrée. SC 112 La tradition musicale de l'Eglise universelle a créé un trésor d'une valeur inestimable qui l'emporte sur les autres arts, du fait surtout que, chant sacré lié aux paroles, il fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle.
Certes, le chant sacré a été exalté tant par la Sainte Ecriture que par les Pères et par les Pontifes romains ; ceux-ci à une époque récente, à la suite de saint Pie X, ont mis en lumière de façon plus précise la fonction ministérielle de la musique sacrée dans le service divin.
C'est pourquoi la musique sacrée sera d'autant plus sainte qu'elle sera en connexion plus étroite avec l'ACTION liturgique, en donnant à la prière une expression plus suave, en favorisant l'unanimité ou en rendant les rites sacrés plus solennels. Mais l'Eglise approuve toutes les formes d'art véritable, si elles sont dotées des qualités requises, et elle les admet dans le culte divin.
La liturgie solennelle SC 113 L'ACTION liturgique présente une forme plus noble lorsque les offices divins sont célébrés solennellement avec chant, que les ministres sacrés y interviennent et que le peuple y participe activement.
Quant à la langue à employer, on observera les prescriptions de l'art.36 ; pour la messe, de l'art. 54 ; pour les sacrements, de l'art.63 ; pour l'office divin, de l'art. 101.
SC 114 Le trésor de la musique sacrée sera conservé et cultivé avec la plus grande sollicitude. Les Scholae cantorum seront assidûment développées, surtout auprès des églises cathédrales ; cependant les évêques et les autres pasteurs veilleront avec zèle à ce que, dans n'importe quelle ACTION sacrée qui doit s'accomplir avec chant, toute l'assemblée des fidèles puisse assurer la PARTICIPATION active qui lui revient en propre, conformément aux articles 28 et 30.
formation liturgique.
Chant grégorien et polyphonie SC 116 L'Eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c'est donc lui qui, dans les ACTIONs liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la première place.
Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'ACTION liturgique, conformément à l'art. 30.
[4] SC N° 2. En effet, la liturgie, par laquelle, surtout dans le divin sacrifice de l'Eucharistie, "s'exerce l’œuvre de notre rédemption".
SC N° 5. Cette œuvre de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu, à quoi avaient préludé les grandes œuvre divines dans le peuple de l'Ancien Testament, le Christ Seigneur l'a accomplie principalement par le MYSTERE pascal de sa bienheureuse passion, de sa résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension ; MYSTERE pascal par lequel "en mourant il a détruit notre mort, et en ressuscitant il a restauré la vie"…
SC N° 6. …de même que le Christ fut envoyé par le Père, ainsi lui-même envoya ses apôtres, remplis de l'Esprit- Saint, non seulement pour que, prêchant l'Evangile à toute créature(14), ils annoncent que le Fils de Dieu, par sa mort et sa résurrection, nous a délivrés du pouvoir de Satan(15) ainsi que de la mort, et nous a transférés dans le royaume de son Père, mais aussi afin qu'ils exercent cette œuvre de salut qu'ils annonçaient, par le sacrifice et les sacrements autour desquels gravite toute la vie liturgique.
SC N° 7. Pour l'accomplissement d'une si grande œuvre, le Christ est toujours là auprès de son Eglise, surtout dans les ACTIONs liturgiques. Il est là présent dans le sacrifice de la messe, et dans la personne du ministre, "le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s'offrit alors lui-même sur la croix" et, au plus haut point, sous les espèces eucharistiques. Il est présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu'un baptise, c'est le Christ lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa parole, car c'est lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Eglise les Saintes Ecritures. Enfin il est là présent lorsque l'Eglise prie et chante les psaumes, lui qui a promis : "Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d'eux" Mt 18,2O. Effectivement, pour l'accomplissement de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés, le Christ s'associe toujours l'Eglise, son Epouse bien-aimée, qui l'invoque comme son Seigneur et qui passe par lui pour rendre son culte au Père éternel.
(…)
Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise, est l'ACTION sacrée par excellence dont nulle autre ACTION de l'Eglise ne eut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré.
SC N° 86 Les prêtres adonnés au ministère pastoral acquitteront ces louanges des Heures avec d'autant plus de ferveur qu'ils seront plus vivement conscients d'avoir à mettre en pratique l'exhortation de saint Paul : "Priez sans relâche" 1Th 5,17 ; car le Seigneur seul peut assurer l'efficacité et le progrès de l'œuvre à laquelle ils travaillent, lui qui a dit : "Hors de moi, vous ne pouvez rien faire" Jn 15,5 ; c'est pourquoi les apôtres dirent en instituant les diacres : "Quant à nous, nous resterons assidus à la prière et au service de la parole" Ac 6,4
SC N° 102 Notre Mère la sainte Eglise estime qu'il lui appartient de célébrer l'œuvre salvifique de son divin Epoux par une commémoration sacrée, à jours fixes, tout au long de l'année… Et elle déploie tout le MYSTERE du Christ pendant le cycle de l'année, de l'Incarnation et la Nativité jusqu'à l'Ascension, jusqu'au jour de la Pentecôte, et jusqu'à l'attente de la bienheureuse espérance et de l'avènement du Seigneur.
Tout en célébrant ainsi les MYSTEREs de la Rédemption, elle ouvre aux fidèles les richesses des vertus et des mérites de son Seigneur ; de la sorte, ces MYSTEREs sont en quelque manière rendus présents tout au long du temps, les fidèles sont mis en contact avec eux et remplis par la grâce du salut.
103 En célébrant ce cycle annuel des MYSTEREs du Christ, la sainte Eglise vénère avec un particulier amour la bienheureuse Marie, mère de Dieu que est unie à son Fils dans l'œuvre salutaire par un lien indissoluble ; en Marie, l'Eglise admire et exalte le fruit le plus excellent de la Rédemption, et, comme dans une image très pure, elle contemple avec joie ce qu'elle- même désire et espère être tout entière.
[5] SC n° 23. Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Ecriture a une importance extrême. C'est d'elle que sont tirés les textes qu'on lit et que l'homélie explique, ainsi que les psaumes que l'on chante ; c'est sous son inspiration et dans son élan que les prières, les oraisons et les hymnes liturgiques ont jailli, et c'est d'elle que les actions et les symboles reçoivent leur signification.
[6] Dans les évangiles, il apparaît seulement en Mc 4, 11 et dans les parallèles : Et il leur disait: "A vous le mystère du Royaume de Dieu a été donné; mais à ceux-là qui sont dehors tout arrive en paraboles, afin qu'ils aient beau regarder et ils ne voient pas, qu'ils aient beau entendre et ils ne comprennent pas, de peur qu'ils ne se convertissent et qu'il ne leur soit pardonné." Le mystère en question, c’est l’avènement du Royaume, conformément au dessein de Dieu attesté par les anciennes prophéties. (Jésus reprend ici un thème central des anciennes apocalypses juives) Son oeuvre à lui consiste à instaurer le Royaume ici-bas et à révéler en plénitude les secrets divins qui le concernent et qui étaient cachés depuis la fondation du monde (Mt 13, 35) Avec lui, la révélation, s’achève parce que les promesses s’accomplissent : le mystère du Royaume est présent ici bas en sa personne,
[7] Voir par exemple l’article « MYSTERE » du VTB. (Vocabulaire de théologie biblique).
[8] SC n° 5. Cette OEUVRE de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu, à quoi avaient préludé les grandes OEUVREs divines dans le peuple de l'Ancien Testament, le Christ Seigneur l'a accomplie principalement par le MYSTERE pascal de sa bienheureuse passion, de sa résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension ; MYSTERE pascal par lequel "en mourant il a détruit notre mort, et en ressuscitant il a restauré la vie"(12). Car c'est du côté du Christ endormi sur la croix qu'est né "l'admirable sacrement de l'Eglise tout entière"(13).
SC n° 6 : C'est pourquoi, de même que le Christ fut envoyé par le Père, ainsi lui-même envoya ses apôtres, remplis de l'Esprit- Saint, non seulement pour que, prêchant l'Evangile à toute créature(14), ils annoncent que le Fils de Dieu, par sa mort et sa résurrection, nous a délivrés du pouvoir de Satan(15) ainsi que de la mort, et nous a transférés dans le royaume de son Père, mais aussi afin qu'ils exercent cette OEUVRE de salut qu'ils annonçaient, par le sacrifice et les sacrements autour desquels gravite toute la vie liturgique. C'est ainsi que par le baptême les hommes sont greffés sur le MYSTERE pascal du Christ : morts avec lui, ensevelis avec lui, ressuscités avec lui(16) ; ils reçoivent l'esprit d'adoption des fils "dans lequel nous crions : Abba, Père" Rm 8,15, et ils deviennent ainsi ces vrais adorateurs que cherche le Père(17). Semblablement, chaque fois qu'ils mangent la Cène du Seigneur, ils annoncent sa mort jusqu'à ce qu'il vienne(18). C'est pourquoi le jour même de la Pentecôte où l'Eglise apparut au monde, "ceux qui accueillirent la parole" de Pierre "furent baptisés". "Et ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres, à la communion fraternelle dans la frACTION du pain et aux prières ... louant Dieu et ayant la faveur de tout le peuple" Ac 2,41-47. Jamais, dans la suite, l'Eglise n'omit de se réunir pour célébrer le MYSTERE pascal ; en lisant "dans toutes les Ecritures ce qui le concernait" Lc 24,17, en célébrant l'Eucharistie dans laquelle "sont rendus présents la victoire et le triomphe de sa mort"(19) et en rendant en même temps grâces "à Dieu pour son don ineffable" 2Co 9,15 dans le Christ Jésus "pour la louange de sa gloire" Ep 1,12 par la vertu de l'Esprit-Saint.
SC n° 61. Valeur pastorale de la liturgie et sa relation avec le MYSTERE pascal
C'est pourquoi la liturgie des sacrements et des sacramentaux fait que, chez les fidèles bien disposés, presque tous les événements de la vie sont sanctifiés par la grâce divine qui découle du MYSTERE pascal de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ ; car c'est de lui que tous les sacrements et sacramentaux tirent leur vertu ; et il n'est à peu près aucun usage honorable des choses matérielles qui ne puisse être dirigé vers cette fin : la sanctification de l'homme et la louange de Dieu.
SC n° 104 En outre, l'Eglise a introduit dans le cycle annuel les mémoires des martyrs et des autres saints qui, élevés à la perfection par la grâce multiforme de Dieu et ayant déjà obtenu possession du salut éternel, chantent à Dieu dans le ciel une louange parfaite et intercèdent pour nous. Dans les anniversaires des saints, l'Eglise proclame le MYSTERE pascal en ces saints qui ont souffert avec le Christ et sont glorifiés avec lui, et elle propose aux fidèles leurs exemples qui les attirent tous au Père par le Christ, et par leurs mérites elle obtient les bienfaits de Dieu.
SC n° 106 Revalorisation du dimanche L'Eglise célèbre le MYSTERE pascal, en vertu d'une Tradition apostolique qui remonte au jour même de la résurrection du Christ, chaque huitième jour, qui est nommé à bon droit le jour du Seigneur, ou dimanche. Ce jour-là, en effet, les fidèles doivent se rassembler pour que, entendant la parole de Dieu et participant à l'Eucharistie, ils se souviennent de la passion, de la résurrection et de la gloire du Seigneur Jésus, et rendent grâces à Dieu qui les "a régénérés pour une vivante espérance par la résurrection de Jésus- Christ d'entre les morts" 1P 1,3. Aussi, le jour dominical est-il le jour de fête primordial qu'il faut proposer et inculquer à la piété des fidèles, de sorte qu'il devienne aussi jour de joie et de cessation du travail. Les autres célébrations, à moins qu'elles ne soient véritablement de la plus haute importance, ne doivent pas l'emporter sur lui, car il est le fondement et le noya de toute l'année liturgique.
SC n° 107 Révision de l'année liturgique L'année liturgique sera révisée de telle sorte que, en gardant ou en restituant les coutumes et les disciplines traditionnelles attachées aux temps sacrés, en se conformant aux conditions de notre époque, on maintienne leur caractère natif pour nourrir comme in faut la piété des fidèles par la célébration des MYSTEREs de la Rédemption chrétienne, mais surtout du MYSTERE pascal. Les adaptations, selon les conditions locales, si elles étaient nécessaires, se feront conformément aux articles 39 et 40.
SC n° 108 On orientera les esprits des fidèles avant tout vers les fêtes du Seigneur, par lesquelles se célèbrent pendant l'année les MYSTEREs du salut. Par suite, le propre du temps recevra la place qui lui revient au- dessus des fêtes des saints, pour que le cycle entier des MYSTEREs du salut soit célébré comme il se doit.
SC n° 109. Le Carême Le double caractère du temps du Carême, à savoir que, surtout par la commémoration ou la préparation du baptême et par la pénitence, il invite plus instamment les fidèles à écouter la parole de Dieu et à vaquer à la prière, et les dispose ainsi à célébrer le MYSTERE pascal, ce double caractère, aussi bien dans la liturgie que dans la catéchèse liturgique, sera mis plus pleinement en lumière.
[9] Au sujet du mot « Amen », voir par exemple CEC n° 1061 – 1065.
[10] D’autres citations du concile sur la PARTICIPATION.
SC n° 19 Les pasteurs d'âmes poursuivront avec zèle et patience la formation liturgique et aussi la participation active des fidèles, intérieure et extérieure, proportionnée à leur âge, leur condition, leur genre de vie et leur degré de culture religieuse ; ils acquitteront ainsi une des principales fonctions du fidèle dispensateur des mystères de Dieu ; et en cette matière, ils ne conduiront pas leur troupeau par la parole seulement, mais aussi par l'exemple.
SC n° 26 Les actions liturgiques ne sont pas des actions privées, mais des célébrations de l'Eglise, qui est "le sacrement de l'unité", c'est-à-dire le peuple saint réuni et organisé sous l'autorité des évêques.
C'est pourquoi elles appartiennent au Corps tout entier de l'Eglise, elles le manifestent et elles l'affectent ; mais elles atteignent chacun de ses membres, de façons diverses, selon la diversité des ordres, des fonctions, et de la participation effective.
SC n° 27 Chaque fois que les rites, selon la nature propre de chacun, comportent une célébration commune avec fréquentation et participation active des fidèles, on soulignera que celle-ci, dans la mesure du possible, doit l'emporter sur leur célébration individuelle et quasi privée.
Ceci vaut surtout pour la célébration de la messe (bien que la messe garde toujours sa nature publique et sociale), et pour l'administration des sacrements.
SC n° 30 Pour promouvoir la participation active, on favorisera les acclamations du peuple, les réponses, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques et aussi les actions ou gestes et les attitudes corporelles. On observera aussi en son temps un silence sacré.
SC n° 31 Dans la révision des livres liturgiques, on veillera attentivement à ce que les rubriques prévoient aussi le rôle des fidèles.
[11] CEC n° 1345. Dès le deuxième siècle, nous avons le témoignage de S. Justin le Martyr sur les grandes lignes du déroulement de la célébration eucharistique. Elles sont restées les mêmes jusqu'à nos jours pour toutes les grandes familles liturgiques. Voici ce qu'il écrit, vers 155, pour expliquer à l'empereur païen Antonin le Pieux (138-161) ce que font les chrétiens:
(..) Le jour qu'on appelle jour du soleil, a lieu le rassemblement en un même endroit de tous ceux qui habitent la ville ou la campagne.
On lit les mémoires des Apôtres et les écrits des Prophètes, autant que le temps le permet.
Quand le lecteur a fini, celui qui préside prend la parole pour inciter et exhorter à l'imitation de ces belles choses.
Ensuite, nous nous levons tous ensemble et nous faisons des prières(..) pour nous-mêmes ... et pour tous les autres, où qu'ils soient, afin que nous soyons trouvés justes par notre vie et nos actions et fidèles aux commandements, pour obtenir ainsi le salut éternel.
Quand les prières sont terminées, nous nous donnons un baiser les uns aux autres.
Ensuite, on apporte à celui qui préside les frères du pain et une coupe d'eau et de vin mélangés.
Il les prend et fait monter louange et gloire vers le Père de l'univers, par le nom du Fils et du Saint-Esprit et il rend grâce (en grec: eucharistian) longuement de ce que nous avons été jugés dignes de ces dons.
Quand il a terminé les prières et les actions de grâce, tout le peuple présent pousse une acclamation en disant: Amen.
Lorsque celui qui préside a fait l'action de grâce et que le peuple a répondu, ceux que chez nous on appelle diacres distribuent à tous ceux qui sont présents du pain, du vin et de l'eau "eucharistiés" et ils en apportent aux absents (S. Justin, apol. 1,65 (le texte entre crochets est du chapitre 67)).
[12] SC n° 36 1. L'usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins
2. Toutefois, soit dans la messe, soit dans l'administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l'emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple ; on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants, conformément aux normes qui sont établies sur cette matière dans les chapitres suivants, pour chaque cas.
3. Ces normes étant observées, il revient à l'autorité ecclésiastique qui a compétence sur le territoire, mentionnée à l'art. 22 (même, le cas échéant, après avoir délibéré avec les évêques des régions limitrophes de même langue), de statuer si on emploie la langue du pays et de quelle façon, en faisant agréer, c'est-à-dire ratifier, ses actes par le Siège apostolique.
4. La traduction du texte latin dans la langue du pays, à employer dans la liturgie, doit être approuvée par l'autorité ecclésiastique ayant compétence sur le territoire, dont il est question ci- dessus.
SC n° 54 On pourra donner la place qui convient à la langue du pays dans les messes célébrées avec concours de peuple, surtout pour les lectures et la "prière commune", et, selon les conditions locales, aussi dans les parties qui reviennent au peuple, conformément à l'article 36 de la présente Constitution.
On veillera cependant à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en langue latine aussi les parties de l'ordinaire de la messe qui leur reviennent.
Mais si quelque part un emploi plus large de la langue du pays dans la messe semble opportun, on observera ce qui est prescrit à l'article 40 de la présente Constitution.
SC n° 101 1. Selon la tradition séculaire du rite latin dans l'office divin, les clercs doivent garder la langue latine ; toutefois, pouvoir est donné à l'Ordinaire de concéder l'emploi d'une traduction en langue du pays, composée conformément à l'article 36, pour des cas individuels, aux clercs chez qui l'emploi de la langue latine est un empêchement grave à acquitter l'office divin comme il faut.
2. Quant aux moniales et aux membres, hommes non clercs ou femmes, des instituts des états de perfection, le supérieur compétent peut leur accorder d'employer la langue du pays dans l'office divin, même pour la célébration chorale, pourvu que la traduction soit approuvée.
3. Tout clerc astreint à l'office divin, s'il célèbre celui-ci dans la langue du pays, avec un groupe de fidèles ou avec ceux qui sont énumérés au , satisfait à son obligation du moment que le texte de la traduction est approuvé.
[13] B. BOTTE, La Tradition apostolique de saint Hippolyte, Essai de reconstitution, Aschendorff Münster, 1989, p. 29. Ou bien Sources Chrétiennes n° 11 bis.
[14] B. BOTTE, La Tradition apostolique de saint Hippolyte, Essai de reconstitution, Aschendorff Münster, 1989, p XVII. Ou bien Sources Chrétiennes n° 11 bis.
[15] Pax exemple, à la fin du Ve siècle, les Lupercales sont l'un des derniers rites païens encore observés dans une Rome majoritairement chrétienne. Le pape Gélase Ier envoie alors une "lettre contre les Lupercales" au sénateur Andromaque, qui manifestait un certain attachement à cette fête traditionnelle. Dans cette lettre, il critique les comportements immoraux qui ont lieu pendant cette célébration, se moque des superstitions des chrétiens qui honorent les démons pour écarter le mauvais sort et souligne que ces célébrations n'ont pas empêché les épidémies vingt ans plus tôt. Il a créé aussi 18 formulaires de messes pour lutter contre cette fête païenne.
[16] SC n° 116 L'Eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c'est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la première place.
Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu'ils s'accordent avec l'esprit de l'action liturgique, conformément à l'art. 30.
L'édition des livres de chant grégorien SC n° 117 On achèvera l'édition typique des livres de chant grégorien ; bien plus, on procurera une édition plus critique des livres déjà édités postérieurement à la restauration de saint Pie X.
Il convient aussi que l'on procure une édition contenant des mélodies plus simples à l'usage des petites églises.
[17] Il est intéressant de lire la lecture que St Thomas d’Aquin fait de la messe à cette époque : cf. Somme Théologique III°, q 83.
[18] St Pie V, bulle Quo primum Tempore du 14 juillet 1570 : (extraits) Comme parmi d'autres décisions du Saint Concile de Trente, il nous incombait de décider de l'édition et de la réforme des livres sacrés, le Catéchisme, le Bréviaire et le Missel; après avoir déjà, grâce à Dieu, édité le Catéchisme pour l'instruction du peuple, et, pour qu'à Dieu soient rendues les louanges qui Lui sont dues, corrigé complètement le Bréviaire, pour que le Missel répondit au Bréviaire, ce qui est convenable et normal puisqu'il sied qu'il n'y ait dans l'Eglise de Dieu qu'une seule façon de psalmodier et un seul rite pour célébrer la Messe, il Nous apparaissait désormais nécessaire de penser le plus tôt possible à ce qui restait à faire dans ce domaine, à savoir: éditer le Missel lui-même. C'est pourquoi Nous avons estimé devoir confier cette charge à des savants choisis; et, de fait, ce sont eux qui, après avoir soigneusement rassemblé tous les manuscrits, non seulement les anciens de Notre Bibliothèque Vaticane, mais aussi d'autres recherchés de tous les côtés, corrigés et exempts d'altération, ainsi que les décisions des Anciens et les écrits d'auteurs estimés qui nous ont laissé des documents relatifs à l'organisation de ces mêmes rites, ont rétabli le Missel lui-même conformément à la règle antique et aux rites des Saints Pères…
Par notre présente constitution, qui est valable à perpétuité, Nous avons décidé et Nous ordonnons, sous peine de notre malédiction, que pour toutes les autres églises précitées l'usage de leurs missels propres soit retiré et absolument et totalement rejeté et que jamais rien ne soit ajouté, retranché ou modifié à Notre Missel que nous venons d'éditer. Nous avons décidé rigoureusement pour l'ensemble et pour chacune des églises énumérées ci-dessus, pour les Patriarches, les Administrateurs et pour toutes autres personnes revêtues de quelque dignité ecclésiastique, fussent-ils même cardinaux de la Sainte Eglise Romaine ou aient tout autre grade ou prééminence quelconque, qu'ils devront, en vertu de la sainte obéissance, abandonner à l'avenir et rejeter entièrement tous les autres principes et rites, si anciens fussent-ils, provenant des autres missels dont ils avaient jusqu'ici l'habitude de se servir, et qu'ils devront chanter ou dire la Messe suivant le rite, la manière et la règle que Nous enseignons par ce Missel et qu'ils ne pourront se permettre d'ajouter, dans la célébration de la Messe, d'autres cérémonies ou de réciter d'autres prières que celles contenues dans ce Missel.
[19] Le prêtre qui va célébrer veillera scrupuleusement à ce que rien ne manque de ce qui est requis pour réaliser le Sacrement de l’Eucharistie. Un défaut peut advenir soit au regard de la matière à consacrer, soit de la forme employée, soit du ministre qui consacre. Qu’il y ait défaut concernant l’une ou l’autre de ces choses – c’est-à-dire la matière requise, la forme avec l’intention, et l’Ordre sacerdotal chez celui qui consacre – le Sacrement n’est pas réalisé. Et si tout cela existe, quoi qui puisse faire défaut d’autre part, la vérité du Sacrement est obtenue.
Les autres défauts qui peuvent se présenter dans la célébration de la messe, bien qu’ils n’empêchent pas la vérité du Sacrement, peuvent cependant s’accompagner de péché ou de scandale.
Introduction - Défauts relatifs à la matière - Défauts concernant le pain - Défauts concernant le vin - Défauts relatifs à la forme - Défauts relatifs au ministre - Le défaut d’intention - Défauts venant de l’état de l’âme - Défauts venant de l’état du corps - Défauts qui se produisent dans l’accomplissement du ministère
[20] Au sujet du Sacré, on lira avec intérêt l’article « Sacré », dans le Dictionnaire encyclopédique de la liturgie, éd. Brepols, 1 et 2,1992
[21] Au sujet du Mouvement liturgique, on lira avec intérêt l’article « Mouvement liturgique », dans le Dictionnaire encyclopédique de la liturgie, éd. Brepols, 1 et 2,1992
[22] « Non, non, aucun fidèle ne doit en être exclu pourvu que ces deux conditions seulement soit gardées : être en état de grâce et s’approcher de la Sainte Table avec une intention pieuse et droite » St Pie X demande et encourage la communion des petits enfants : « Dès qu’un petit enfant sait discerner le pain Eucharistique de pain ordinaire, il a ce qu’on appelle l’âge de raison. Or, à l’âge de raison, l’enfant est obligé, comme tous les fidèles, de se confesser et de communier une fois par an. Les petits enfants peuvent communier, les petits enfants doivent communier. Jésus les aime d’un amour de prédilection. »
[23] Jean-Paul II, Vicesimus quintus annus, du 4 décembre 1988, n° 3.
[24] http://www.vatican.net/holy_father/john_paul_ii/apost_letters/documents/hf_jp-ii_apl_20031204_sacra-liturgia_fr.html, pour une autre appréciation de la réforme liturgique par le magistère, on peut lire aussi la lettre de Jean-Paul II pour les 25 ans de Sacrosanctum concilium : http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_letters/documents/hf_jp-ii_apl_04121988_vicesimus-quintus-annus_fr.html
[25] Cf. CEC 1145 : Une célébration sacramentelle est tissée de signes et de symboles. Selon la pédagogie divine du salut, leur signification s'enracine dans l'œuvre de la création et dans la culture humaine, se précise dans les événements de l'Ancienne Alliance et se révèle pleinement dans la personne et l'œuvre du Christ.

Comment communier ?

Je suis allée à la messe aujourd'hui et en allant communier, je me suis agenouillée et j'ai pris la communion par la bouche. A la sortie de la messe, je suis allée voir le curé et à ma grande surprise, j'ai pris un " savon " car je n'ai pas respecté le rite, de me tenir debout et de prendre la communion avec la main, quand je fais cela,
j'ai l'impression de me donner la communion, donc, je n'ai plus besoin de prêtre. Et également la gunéflexion, pourtant, pour moi, il me semble c'est d'avoir du respect pour le Christ.
Quels sont ces rites ?
N. C.

Voici ce que dit la Présentation Générale du Missel Romain, autrement dit, voici ce qui est prescrit sur la manière dont doit se faire la communion à la messe. Je pense que ce que vous lirez dans les numéros ci-après n'appelle pas de commentaire particulier, si ce n'est de continuer à vous approcher avec foi de l'eucharistie. Il est bon cependant de connaître aussi ce qui est dit ailleurs sur les attitudes communes à adopter, qui favorisent la communion visible de tous ceux qui sont réunis par le Christ, pour former et devenir son Corps qui est l'Eglise.

COMMENT DOIT-ON COMMUNIER ?

[117] 159. Le prêtre prend alors la patène ou le ciboire, et s´approche des
communiants qui, ordinairement, s’avancent en procession.

Il n’est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes le pain consacré ou le
calice, encore moins de se le transmettre de main en main. Les fidèles
communient à genoux ou debout, selon ce qu’aura établi la Conférence des
Evêques. Quand ils communient debout, il est recommandé qu’avant de recevoir le
Sacrement ils fassent un geste de respect qui lui est dû, que la Conférence des
évêques aura établi.

[117] 161. Si la communion est donnée seulement sous l´espèce du pain, le prêtre
montre à chacun l´hostie en l´élevant légèrement et dit: Le Corps du Christ. Le
communiant répond: Amen, et reçoit le Sacrement dans la bouche ou, là où cela
est permis, dans la main, selon son choix. Celui qui reçoit la sainte hostie
pour communier la consomme aussitôt et intégralement.

LES GESTES ET ATTITUDES DU CORPS
42. Les gestes et les attitudes du corps, que ce soit ceux du prêtres, du diacre
ou des ministres, que ce soit ceux du peuple doivent viser à ce que toute la
célébration manifeste une belle et noble simplicité, que soit perçue la
signification vraie et pleine de ses diverses parties et que la participation
de tous soit favorisée . On devra donc être attentif à ce que définissent la
loi liturgique et la pratique reçue du Rite romain, et à ce qui concourt au
bien spirituel commun du peuple de Dieu, plutôt qu’à sa propre inclination et à
son libre-arbitre.

[20] Les attitudes communes que tous les participants doivent observer sont un
signe de la communauté et de l´unité de l´assemblée; en effet, elles expriment
et développent l´esprit et la sensibilité des participants .

[21] 43. Les fidèles se tiendront debout depuis le début du chant d´entrée, ou
quand le prêtre se rend à l´autel, jusqu´à la prière d´ouverture (collecte)
inclusivement; au chant de l´Alleluia avant l´Évangile; pendant la proclamation
de l´Évangile; pendant la profession de foi et la prière universelle; et depuis
l’invitatoire Prions ensemble avant la prière sur les offrandes jusqu´à la fin
de la messe, excepté ce que l´on va dire.

Ils seront assis pendant les lectures qui précèdent l´Évangile et le psaume
responsorial; à l´homélie et pendant la préparation des dons pour l´offertoire;
et, si on le juge bon, pendant qu´on observe un silence sacré après la
communion.
Ils s´agenouilleront pour la consécration, à moins que leur état de santé,
l´exiguïté des lieux ou le grand nombre des assistants ou d´autres juste
raisons ne s´y opposent. Ceux qui ne s’agenouillent pas pour la consécration
feront une inclinaison profonde pendant que le prêtre fait la génuflexion après
la consécration.

Toutefois , il appartient à la Conférence des évêques d´adapter les gestes et
les attitudes décrits dans l’ Ordinaire de la messe à la mentalité et aux
justes traditions des peuples, selon la norme du droit . On veillera cependant
à ce qu´ils correspondent au sens et au caractère des différentes parties de la
célébration. Là où il est de coutume que le peuple demeure à genoux depuis la
fin du Sanctus jusqu’à la fin de la prière eucharistique, il est louable de
conserver cette coutume.

Pour obtenir l´uniformité dans les gestes et les attitudes, les fidèles obéiront
aux monitions que le diacre, ou un autre ministre laïc, ou le prêtre leur
adresseront au cours de la célébration selon ce qui est établi dans les livres
liturgiques.

[22] 44. Parmi les gestes, on compte aussi les actions et les processions par
lesquelles le prêtre, avec le diacre et les ministres, se rend à l´autel ; le
diacre porte à l’ambon l’Evangéliaire ou le Livre des évangiles avant la
proclamation de l’Evangile ; les fidèles apportent les dons et s´approchent
pour la communion. Il convient que ces actions et processions soient accomplies
avec beauté, tandis qu´on exécute les chants appropriés, selon les normes fixées
pour chacune.

La bénédiction pour ceux qui ne communient pas

Nous étions à la messe à T, petit village près de T, mes quatre enfants, ma mère et moi samedi soir dernier ; le village ne compte pas beaucoup d âmes, mais un soir de 14 juillet, on pouvait se réjouir de la présence d une trentaine de fidèles ; Nous allons communier dans la joie, d autant que 2 de mes enfants ont tout récemment reçu l Eucharistie pour la première fois en juin et que seule ma dernière fille C. agée de bientôt 7 ans doit patienter et se préparer en vue de ce si beau Sacrement
En attendant et comme à son habitude elle s'approche du prêtre les bras croisés sur son buste pour recevoir sa bénédiction ;
A ma stupéfaction il l a écarté sans la bénir et donné la communion à ceux qui suivaient derrière ; Outrée de tant de mépris, je suis allée demander à ce prêtre pourquoi il avait refusé de bénir ma fille, il m a répondu que cet acte ne faisait pas partie de la liturgie, je m en suis étonnée lui disant que tous les prêtres rencontrés lors de célébrations dominicales bénissaient les enfants lorsqu ils s
approchaient d eux; Il m a répondu qu il ne l avait jamais fait et qu' il ne le ferait jamais; Croyez moi, sa véhémence faisait peur; J ai été extrêmenent choquée
par tant de violence dans sa réponse et le ton sa voix, que je lui ai dit que des prêtres comme lui vidait les églises, il a à ma grande surprise répondu que l'on lui avait déjà dit !! J ai alors répondu que je prierai pour lui ; Ma fille est restée dans l incompréhension et moi depuis samedi trés perturbée par cette attitude;

Je souhaiterai des précisions concernant la Liturgie derrière laquelle se réfugie lachement ce prêtre; J ai l'intention de lui écrire et lui dire plus posément le fond de ma pensée en insistant sur les conséquences d'un tel acte; Il n'y a à mes yeux pas de plus beau et pur cadeau pour notre Seigneur que la Foi et lui refuser un signe de l'Amour du Christ me paraît en totale contradiction avec la mission même du prêtre;

Sachez que je suis bien désolée d une telle altercation, d autant que j ai un infini respect pour les prêtres et en particulier pour les prêtres de campagne qui sont si débordés ; Merci de bien vouloir m répondre,

Bien à vous

A vrai dire, les livres liturgiques ne prevoient pas de gestes particuliers pour
les personnes qui ne communient pas. En France, l'usage s'est repandu de bénir
les enfants ou les personns adultes qui s'avancent sans communier et qui se
manifestent en croisant les bras. C'est un trés beau geste qui a une belle
signification. De fait certains prêtres ne souhaitent pas faire une benediction
particulière, la bénédiction de la fin de la messe étant suffisante.

Ce blog est au service de ceux qui cherchent entrer plus avant dans l'intelligence de la liturgie

On y trouve quelques causeries faites ici ou là ainsi que des textes, des références...
Il est tout à fait irrégulier dans ses contributions.
On peut chercher et trouver d'excellentes contribution sur le portail du Service National de Pastorale Liturgique et Sacramentelle : http://www.liturgiecatholique.fr/ ou bien sur les liens de ce blog ; liens variés...

Abbé Pierre Deprecq

Toute question de LITURGIE a sa réponse...

Quel est le sens de la liturgie? de la bénédiction? de l'encensement? des sacrements? Que signifient les gestes du prêtre ? ...
Toute question de LITURGIE a sa réponse...
Ce blog donne un écho de quelques questions et réponses à reçues et données à partir du site du diocèse de Bordeaux : http://catholique-bordeaux.cef.fr/
à la rubrique "UN PRÊTRE VOUS REPOND"